Pourquoi le chocolat noir peut être mauvais pour la santé?

Alors qu’une enquête de l’association Avicenn vient de révéler la présence de nanoparticules dans des produits du quotidien dont certaines sont potentiellement dangereuses pour la santé, on découvre aux États-Unis la présence de métaux lourds dans un aliment au-dessus de tout soupçon: le chocolat noir. À l’approche des fêtes, doit-on se priver de nos confiseries chocolatées?

par
ETX Daily Up Studio
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À quelques jours du réveillon de Noël, c’est une publication qui fait l’effet d’une petite bombe aux États-Unis. La référence des associations de consommateurs, Consumer Reports, révèle avoir détecté des métaux lourds dans un échantillon de 28 tablettes de chocolat noir.

Alors que cette variété de cacao bénéficie d’une meilleure image nutritionnelle en raison de sa richesse en antioxydants et de sa plus faible teneur en sucre comparativement au chocolat au lait, les analyses ont mis en évidence la présence de plomb et de cadmium. Ce sont les doses limites recommandées par l’État de Californie qui ont été retenues comme référence pour juger si un produit contenait trop de métaux lourds. Ces résultats posent de sérieuses questions parce qu’une exposition prolongée au plomb ou au cadmium, même en petites quantités, peut entraîner des problèmes de développement du cerveau. Les jeunes enfants et les femmes enceintes font partie des personnes à risque.

Mais tout le monde est concerné. «Une exposition fréquente au plomb chez les adultes, par exemple, peut entraîner des problèmes du système nerveux, de l’hypertension, une suppression du système immunitaire, des lésions rénales et des problèmes de reproduction», souligne le Consumer Report, par la voix de son chercheur en sécurité alimentaire.

Pourquoi y a-t-il des métaux lourds dans le chocolat noir?

Si seules cinq tablettes sont considérées comme sûres, tous les échantillons de l’analyse ont démontré avoir dans leur recette les deux matières incriminées. Et il y a une raison. Concernant le cadmium, ce métal que l’on utilise pour fabriquer des écrans de télévision ou pour métalliser des surfaces se trouve en fait naturellement dans le sol. Les plants de cacao ont même la capacité de l’absorber, ce qui a pour effet d’accumuler ce métal dans les fèves. Pour ce qui est du plomb, le métal se trouve sur l’enveloppe des fèves de cacao, après la récolte. Sa présence s’accentue à mesure que les fèves sèchent au soleil, notamment parce que la poussière et la saleté viennent augmenter la teneur en plomb, d’après le Consumer Report. Le constat établi, il existe des solutions pour éviter d’avoir ces métaux lourds dans notre carré de chocolat. Il faudrait que les fèves de cacao ne touchent pas le sol, ou renouveler les cacaoyers pour utiliser les fruits de spécimens plus jeunes qui n’ont pas encore eu le temps de se charger en cadmium.

Quel risque pour notre santé?

Doit-on revoir notre consommation de chocolat compte tenu de ces révélations? Oui si vous en mangez tous les jours. D’après le Consumer Report, il faut limiter ce type de gourmandise parce que l’or noir n’est pas le seul aliment à contenir du cadmium. S’il y en a dans les cigarettes, les consommateurs y sont aussi exposés avec le pain, les céréales, les pommes de terre ou encore les mollusques et les crustacés, qui sont les aliments les plus contaminés selon le centre de lutte contre le cancer de Lyon (Léon Bérard). Il vaut mieux privilégier par précaution des tablettes de chocolat noir à plus faible teneur en cacao. Le niveau de cadmium augmenterait avec le pourcentage de cacao.

Ces analyses étant américaines, on est en droit de s’interroger sur la nécessité de s’inquiéter quand on a acheté son chocolat en Europe ou ailleurs. À noter que l’échantillon du Consumer Report comprend des marques telle que Lindt que les Européens connaissent évidemment bien. Reste à savoir si le produit testé correspond à la même recette commercialisée sur le vieux continent. Les analyses ont aussi concerné le chocolat Tony’s, disponible dans des concepts stores ou en duty free en Europe…

Rien de nouveau

Pour les Européens, le sujet n’est en réalité pas si nouveau. En France, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) avait saisi l’Anses, le gendarme de la sécurité sanitaire, en raison d’une trop forte teneur en cadmium dans les algues, utilisées notamment dans la cuisine japonaise. Cette dernière avait alors confirmé en 2020 que les dépassements étaient très fréquents.

Chaque année la DGCCRF vérifie si les consommateurs ne sont pas trop exposés aux métaux lourds en menant des contrôles sur divers aliments. Lorsqu’un échantillon ne respecte pas les doses réglementaires, diverses décisions peuvent être prises, comme le renvoi dudit produit vers le pays d’origine, une enquête plus poussée pour effectuer des analyses complémentaires ou émettre une notification d’alerte. Bref, on peut croquer sereinement notre carré de chocolat noir près du sapin de Noël, avec modération!

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