La tendance fait des milliards de vues sur TikTok: qu’est-ce que le eatertainment?

L’eatertainment a envahi les réseaux sociaux et s’impose surtout sur TikTok grâce à des créateurs de tout horizon. Mais que se cache-t-il derrière cette tendance?

par
ETX
Temps de lecture 3 min.

Mieux vaut ne pas être sensible aux bruits de bouche. Sur les réseaux sociaux, les influenceurs gourmands se multiplient et ça marche! Le hashtag #Food cumule plus de 400 milliards de vues sur TikTok et ses dérivés, #FoodPorn, #TikTokFood, #FoodTok et autres affichent eux aussi des dizaines, voire des centaines de milliards de vues.

Découvrir des aliments insolites face caméra

Entre découverte de bonnes adresses, dégustations et recettes de cuisine, l’univers du goût a trouvé sa place sur le réseau social chinois. Certains créateurs de contenus ont d’ailleurs construit leur business sur cette tendance. C’est notamment le cas de @poopibih, suivie par 3,6 millions d’abonnés sur son compte TikTok. La jeune femme a percé sur le réseau social en dégustant et découvrant des aliments sucrés et salés en vidéo de diverses cultures. Ses vidéos ont rencontré un véritable succès et affichent des millions de vues. Sur TikTok, @poopibih est devenue l’une des influenceuses françaises les plus connues. Cette dernière a d’ailleurs récemment annoncé le lancement de son propre site où elle met en vente les différents aliments insolites qu’elle a déjà testés en vidéo. Ces «poopi Box» sont vendues entre 20 et 40 euros, et sont en rupture de stock. Sa réussite lui a même permis d’être repérée par M6 pour présenter le programme «En route pour le meilleur pâtissier» aux côtés du Chef Merouan Bounekraf de «Top Chef».

Les marques surfent sur la tendance

Aux Etats-Unis, la recette de l’Eatertainment a également trouvé des adeptes. Des créateurs comme Harry Heal, suivi par plus de 3 millions d’abonnés, qui propose des recettes à reproduire ou encore Ashey, qui avec ses 4,5 millions d’abonnés, goûte des plats face caméra, notamment en ASMR.

La tendance rassemble tellement d’adeptes que les marques ont décidé de surfer à leur tour sur cette vague. Pringles, Old El Paso ou encore Quick, ces marques ont fait appel à des influenceurs pour produire des contenus sponsorisés, soit des publicités réalisées par le créateur en respectant les codes du réseau social. Des contrats qui peuvent être juteux même si les influenceurs ne dévoilent pas encore les montants de ces collaborations.

Dans une vidéo sur YouTube, datant du 25 septembre 2022, Poopi a révélé gagner grâce à son contenu, entre 50 et 100 euros par jour, et entre 1.500 et 2.000 par mois sur TikTok, de façon assez régulière.

Un petit côté ASMR

Pourtant, cette tendance avait déjà percé en Asie dès 2009. Baptisé «mukbang» ou «meokbang», ce terme désigne un spectacle où une personne mange d’énormes quantités de nourriture tout en se filmant avant de publier la vidéo ou de la diffuser en streaming. Devenue très populaire surtout en Corée du Sud, ces influenceurs se faisaient alors appelés des «broadcast jockey». Sur TikTok, le mot-clé #mukbang affiche 90 milliards de vues.

Si pour certains, les raisons de ce succès s’expliquent par le besoin de combler un vide en établissant un lien entre le créateur et ses abonnés, d’autres analyses ont également mis en avant le caractère sexuel et fétichiste des contenus, assouvi en regardant des jeunes femmes attirantes dévorer des plats. Pour certains, c’est le côté ASMR qui séduit, à condition de ne pas être misophone.