Paradise City a donné rendez-vous aux ravers à l’ombre du château de Ribaucourt

Ce week-end, des dizaines de milliers de festivaliers ont fait bouger leur corps au rythme des beats de Paradise City, à l’ombre du château de Ribaucourt. Sans pour autant ravager le site, bien au contraire! Lors du festival le plus vert de Belgique on ne laisse en effet qu’une petite empreinte carbone, même si on trépigne à fond sur la meilleure techno, house, disco et funk du moment.

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Lorsque Paradise City a vu le jour il y a sept éditions, le festival faisait encore figure de pionnier. Il a été l’un des premiers à associer vision écologique et expérience totale que d’autres festivals de dance comme Tomorrowland promettaient aussi. Même si désormais les festivals sont de plus en plus nombreux à jouer la carte verte, Paradise City reste encore un cas à part. Ne serait-ce que parce qu’il se déroule dans les jardins du château de Ribaucourt, sous le regard du châtelain des lieux, le comte Paul de Lannoy. Et parce que cette année pour la seconde fois consécutive il a aussi reçu la grande distinction de «A Greener Festival», une ONG qui œuvre en faveur des festivals musicaux durables. Enfin, ce festival dance est, année après année, zéro émission de CO2, grâce à ses foodtrucks organiques (et exclusivement végétariens), son énergie renouvelable, ses trains de nuit et ses navettes électriques. Ah, et aussi il ne vend pas de cigarettes: trop polluantes!

Et si vous n’aviez pas lu au préalables les commandements verts de Paradise City, vous ne pouviez pas échapper au message. À l’entrée, à chaque arbre était accroché un petit panneau reprenant des informations sur les efforts en matière d’écologie réalisés par le festival, y compris une petite pique à l’encontre de ceux qui avaient rallié le site en auto: ils sont responsables de plus de la moitié des émissions du festival!

Bois sauvages

Cependant, il est plus qu’évident que le public n’est pas là pour discuter de la transition climatique – le sommet de l’OTAN s’en est chargé très récemment. Non, ici on danse et, de préférence, sur une sorte de trance euphorique où chaque beat détermine le mouvement suivant. Cette année, on pouvait pratiquer cette danse extatique sur cinq scènes différentes, chacune parée de ses plus beaux atours. La toute nouvelle Forest Stage, au beau milieu d’arbres de plusieurs mètres de haut, était impressionnante, et on y a fait la fête vendredi soir de façon mémorable avec le maître de la house John Talabot.

Mais les échafaudages industriels orange fluo qui soutenaient la Woods Stage méritent aussi d’être mis à l’honneur. Non seulement pour leur look futuriste, mais grâce à l’excellente affiche de cette scène. Vendredi, la scène a été occupée toute la journée par le «Queer Future Club», au cours duquel des artistes queer comme leJasss et KI/KI ont assuré la première rave hypnotisante. Samedi, les dj du collectif artistique bruxellois Play Label s’y sont succédé, et dimanche, la légende belge Nico Morano a emmené ses amis au Woods.

Un break dans la rave

Besoin de faire un petit break après avoir fait autant la fête? C’était possible chaque jour en début d’après-midi, lorsque d’autres artistes aussi avaient l’occasion de monter sur scène à l’Arena Stage. La Bruxelloise K.ZIA y présentait son blend perso de R&B et d’afrobeat vendredi. Elle n’avait aucune idée de l’heure qu’il était, a-t-elle dit, à cause du jetlag. Pas besoin de montre dans le paradis ensoleillé qu’elle a créé dès le premier jour avec «HOME», un titre soul accrocheur qui a incité le public à chanter et danser. Se sont aussi produits ce week-end: le nouveau talent Reinel Bakole, l’électro-indie estival de Myd et la diva du Y2K R&B Ojerime. Mais il n’est pas question que de musique durant ce festival.

En témoignent les hamacs dans la zone de healing ou l’îlot food qui était bourré de foodtrucks végétariens. Si nous avions pu, nous aurions bien emporté un délicieux butter paneer pour ce lundi au bureau! Les plus aventureux avaient l’occasion de se relaxer en faisant des petits tours en pédalo sur l’étang du château, tandis que le pont bancal sur l’étang donnait très envie de sauter dans l’eau!

Anges gardiens

Et qui se retrouvaient aussi un peu partout? les «Angels of Paradise»! Ces stewards accessibles portant des gilets roses veillaient à ce que le temple de la fête reste un endroit sûr. Paradise City n’a pas seulement une politique de tolérance zéro vis-à-vis des émissions de CO2, mais aussi à l’égard du sexisme, du racisme, de l’homophobie, de la transphobie et du validisme.

Ces initiatives durables et socialement engagées font de Paradise City un festival dance très sympa. Le fait de pouvoir faire la teuf avec des pointures de la dance comme Shanti Celeste, Maribou State, Fatima Yamaha et Hunee, est la cerise sur le gâteau!