Nos coups de coeur pour Dour

Sur les 286 groupes et artistes qui défileront sur les scènes de Dour, il n'y en a pratiquement aucun qui ne soit pas digne d'être vu. Et pourtant, nous avons voulu défricher quelque peu l'affiche pour en pointer certains noms.
par
Pierre
Temps de lecture 4 min.

Au rayon hip hop

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Si Les Ardentes nous ont déjà offert du lourd le week-end passé, c'est pourtant à Dour que l'affiche Hip Hop/Rap est la plus hallucinante et la plus ouverte aux découvertes. Et la scène UK y sera particulièrement bien représentée avec notamment les deux gros espoirs AJ Tracey, en mode grime, et Loyle Carner, dans un registre plus doux.

Côté femme, Kate Tempest, jouera par ailleurs sa percutante carte du ‘spoken word' social qui clashe, tandis que Little Simz, et son mélange de rap et de chant, sera particulièrement à suivre.

Côté US, l'experimental hip-hop de Jonwayne vous emportera dans un flow plein de poésie; le style claustrophobique d'Earl Sweatshirt nous entraînera dans les bas-fonds de Los Angeles; l'un des plus dignes représentants de l'east Coast, NAS, viendra fêter les 20 ans de son album « Illmatic »; Pusha T, et son pur style gangsta, débarquera pour un show sans concession, tandis que le duo newyorkais The Underachievers donnera à son rap une touche de psychédélisme.

Au rayon électro

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Le contingent d'électro sera l'autre pièce maîtresse de ce festival, et ce dans tous les styles. On s'arrêtera bien évidemment sur son côté obscur avec un Trentemøller qui s'est replongé dans les années cold wave. Le Français Rone emportera tout sur son passage avec ses sonorités hypnotisantes et pleines d'emphase.

On sortira les boules à facettes pour le space disco de Todd Terje, on les laissera ensuite pour les rythmes chaloupés d'un Machinedrum qui teinte son électro glitch de hip hop. On pourrait même les garder pour un Møme dont la musique se situe aux frontières entre électro et dreampop. On les rangera par contre pour The Gaslamp Killer dont l'ambiance à deux doigts du chamanique prend toute sa force dans la pénombre.

D'autres noms aiguisent encore l'appétit… Le live intense de Lone, le poing dans la figure des Crystal Castles, le minimalisme céleste de Roman Flügel ou encore l'acid-techno de Surgeon.

Au rayon rock

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Ce n'est pas à proprement parlé du rock, mais la rage qui se déploie dans le ‘spoken word ‘ des Britanniques Sleaford Mods est du punk sans concession à l'état pur et à découvrir d'urgence, si ce n'est déjà fait.

Dans un registre totalement différent, le rock psychédélique des Temples est peut-être ce qu'il s'est fait de mieux dans le style depuis près de 20 ans. The Kills jouera, par contre, dans une catégorie plus ‘roots' et ‘garage', comme ils savent si bien le faire depuis 2003.

Les jeunes Strypes viendront nous prouver qu'à 22 ans (de moyenne), on peut offrir un rock garage rétro qui puise également dans le rhythm and blues et l'énergie brut des soirées au pub. Le pop-rock des Circa Waves est parfois comparé à celui des Strokes, même s'ils déploient plus de légèreté.

Par contre, de légèreté, il y en aura peu dans le breackcore des Français d'Igorrr, quoiqu'ils ne soient pas sans humour. Retour enfin dans le pyschédélisme, mais dans sa version Tennessee avec le quatuor de Nashville All Them Witches.

Au rayon pop

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Jusqu'en 2005, ils étaient le groupe préféré des étudiants en art plastique. Depuis lors, les Blonde Readhead ont pris un virage un peu plus pop, mais n'ont pas oublié en route un ton ‘arty' teintée de mélancolie.

Dans un style plus kitsch mais néanmoins solaire, The Lemon Twigs nous prouveront une fois encore que l'on peut jouer à fond la carte rétro et que cela reste parfaitement d'actualité.

Si on les situe entre l'électro-pop et l'ethno-dance, nul doute que les Jagwar Ma sauront faire bouger les foules. Signés récemment sur le label Warp, les Shobaleader One joueront une musique blindées d'influences entre synthpop, jazz et funk.

Enfin, gardons les deux oreilles ouvertes, l'une sur les Two Door Cinema Club qui nous déroulent des singles au kilomètre, et l'autre sur les Français de HER dont les humeurs prennent leur source dans la soul.

Les immanquables

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Dour, ce n'est pas qu'une foire aux découvertes dans laquelle on puise une pléthore de coups de cœur. Il y a aussi des têtes d'affiche, des immanquables qui font mouche à chaque fois. On attend donc avec une certaine fébrilité Solange (Knowles), cette sœur de Beyoncé, dont l'album "A Seat at the Table" a mis tout le monde d'accord.

Comment passer à côté des Die Antwoord qui ne cessent de livrer des prestations hallucinatoires et qui nous mettent souvent au tapis ? On devrait également être sur les genoux après le live de Justice, et peut-être même plus encore après la déferlante Vitalic qui laisse rarement le moindre répit.

On ne manquera évidemment pas les parrains du jazz rap De la Soul, ni les princes français de la pop Phoenix. Les chansons fines et ciselées de Metronomy seront comme une respiration, avant de se terminer sous les coups d'une Nina Kraviz en pleine maîtrise techno.

Pierre Jacobs