Esperanzah! : La musique comme voyage

Du 4 au 6 août, Esperanzah! réinstalle ses quartiers dans l'abbaye de Floreffe pour faire découvrir à ses festivaliers de notes de musique de tous styles qui proviennent des quatre coins du monde.
par
Gaetan
Temps de lecture 2 min.

Un «cadre particulièrement enchanteur et indéniablement attirant», une «programmation à contre-courant malgré quelques têtes d'affiches» et un «caractère engagé et citoyen» qui n'a pas son pareil. Telle est la recette qui fait la réussite du festival le plus militant du paysage belge, d'après son fondateur Jean-Yves Laffineur.

Depuis sa première édition en 2002, le festival a traversé les époques, s'est professionnalisé et s'est adapté à des sociétés en constante évolution tout en sachant garder la spécificité qui a fait son succès: une ouverture sur le monde. «On traîne une image de baba cools en tongs mais ce n'est pas la réalité. Cette image est uniquement relayée par des personnes qui ne viennent pas», nous glisse le patron de la programmation.

 

D'un point musical, Esperanzah! revendique sa «World Music» et son identité alternative, lui qui a toujours convié des artistes aussi inconnus que captivants. Au fil du temps, son offre s'est étoffée. Cette année, sur des scènes repensées (voir encadré), aux côtés d'artistes à mettre sur le devant de la scène se sont glissés des groupes qui la connaissent déjà.

De nombreux combats «POSSIBLES»

 

Photo D. Danze

 

Comme chaque année, le festival profitera de son ambiance festive pour embrayer avec les combats sociétaux qui lui tiennent à cœur, à l'image du développement durable, de la transition sociale et écologique de terrain ou de la protection de l'environnement, qui font tous partie de son ADN. Concentrés dans le «Village des POSSIBLES», les stands associatifs se pencheront cette année sous le slogan «Des ponts contre leurs murs» sur la crise migratoire sans précédent que connaît l'Europe.

Sous cette bannière, les organisateurs ne maquillent pas leurs positions: certes, ils critiquent le repli identitaire ambiant qui frappe le Vieux Continent mais outre la réprobation des politiques actuellement appliquées aux flux migratoires, Esperanzah! ambitionne de montrer leur dimension humaine et envisage «d'autres solutions» au travers de documentaires, de débats et d'ateliers divers.

Parmi une multitude d'actions (de sensibilisation) prévues, notons l'envoi symbolique d'une lettre et de clés au secrétaire d'État Théo Francken «pour contester son système et sa vision des centres fermés et son envie d'y mettre des familles et des enfants». Alors que quelque 70 murs physiques ou symboliques séparent encore des hommes dans le monde, Esperanzah! entend les briser l'espace d'un week-end pour les remplacer par des ponts.

Photo Esperanzah!

Les adaptations

Le «Village des Saltimbanques»:Des arts déambulatoires

Esperanzah! a la particularité d'être un festival qui n'est pas exclusivement dédié à la musique. Outre le «Village des POSSIBLES» qui fera place aux collectifs associatifs et à de nombreux débats, le festival est une vitrine incontournable des arts de la rue. Aux côtés de nombreuses représentations déambulatoires, les organisateurs ont cette année rassemblé plusieurs spectacles (fanfares, concerts, pièces de théâtre, acrobaties, spectacles pyrotechniques) sous le chapiteau de cirque du «Village des Saltimbanques» qui abritera également l'espace des artisans Baz'art.

Photo G. Nadin

 

Photo S. Ouhiba

Poz'bébé

Esperanzah! se veut intergénérationnel et familial. Du coup, de nombreuses activités et ateliers ont été pensés pour les enfants et les plus petits. Au programme? Manèges, théâtre, marionnettes, maquillages, lecture, etc.

Photo E. Foudelman

Chill zone et Comptoir des saveurs

Près de la scène «Alpha», une Chillzone a été mise en place afin de se détendre au milieu d'un endroit qui se veut bucolique. Dernière nouveauté notoire, le Comptoir des Saveurs qui alimentera les milliers de festivaliers sera cette année divisée en trois parties disposée équitablement aux quatre coins du festival. À l'image de la musique, les mets proposés refléteront la diversité ambiante.

Photo D. R.

Photo I. Jacquemart

Gaëtan Gras