Editors et Balthazar rendent la première édition du festival Hear Hear! mémorable

Ce dimanche, les organisateurs de Pukkelpop se lançaient dans une nouvelle aventure avec l’éclosion du festival Hear hear!, fonctionnant sur la même formule que Werchter Boutique, à savoir une journée de concerts une semaine avant le début de son «vrai» festival. Mais Hear hear! a-t-il su se montrer convaincant pour sa première édition?

par
Sébastien Paulus
Temps de lecture 5 min.

Les festivaliers pouvaient fouler pour la première fois la pelouse du site de Pukkelpop ce dimanche aux alentours de 11h00, à l’occasion du festival Hear Hear! A l’affiche, des pointures telles qu’Editors, Liam Gallagher et Balthazar étaient attendues, ce qui laissait présager un public plutôt âgé. Dès notre arrivée sur place, nous avons rapidement constaté que la majorité des personnes présentes n’en étaient pas à leur premier concert. Sans être vraiment dérangeant, ce paramètre rendait par moments l’ambiance un peu plus calme.

Les concerts se répartissaient sous trois scènes et l’entièreté du site habituel de Pukkelpop n’était donc pas accessible pour les visiteurs. Avec quelque 15.000 personnes sur place, cela aurait rendu le paysage un peu vide et tristounet, ce qui n’était donc pas plus mal. Par contre, le fait de n’avoir que des chapiteaux sur le site était un peu dommage, et l’on aurait aimé avoir une scène en plein air. La chaleur rendait parfois l’ambiance étouffante sous les chapiteaux, et profiter d’un peu de musique devant une scène à l’ombre des arbres (par exemple), n’aurait pas été désagréable, bien au contraire.

Une journée de concerts bien remplie

Qu’à cela ne tienne, la journée a donc démarré pour nous avec le concert d’Anna Calvi, dont on nous avait dit du bien. Et on se demande encore un petit peu pourquoi, pour être tout à fait transparent. On ne sait pas si notre position par rapport aux amplis était mauvaise, ou si le style musical de l’Anglaise ne nous convenait pas, mais c’est resté du bruit pour nos oreilles. Notre dimanche s’est poursuivi avec une petite promenade pour découvrir ce que le site avait à offrir. Les stands de nourriture étaient variés et ce que nous avons commandé nous a tout à fait convenu, même si les prix étaient, festival oblige, très élevés. Il était par ailleurs possible de faire son shopping dans le magasin de vinyles (qui réservait quelques belles surprises à des prix corrects étant donné les circonstances).

Après avoir fait nos petites emplettes ainsi qu’une bonne sieste digestive, c’est vers le concert de Wolf Alice que nous nous sommes dirigés. Premier groupe réellement attendu de la journée à nos yeux, il n’a pas déçu et à communiquer une belle énergie tout le long de son concert. La formation londonienne a suffisamment chauffé le public qui était bouillant pour Liam Gallagher, attendu de pied ferme par tous les festivaliers. Le crooner de Manchester est resté fidèle à son personnage, et a enchaîné les tubes d’Oasis, alternant toutefois beaucoup avec des titres de sa carrière solo. Vivre «Wonderwall» ou «Champagne Supernova» en concert, c’est toujours quelque chose d’unique et fédérateur et le public n’a, le temps de ses deux tubes absolu, plus fait qu’un.

Deux performances inoubliables

D’une oreille distraite, nous avons écouté Future Islands, dont on ne comprendra certainement jamais le succès, d’une oreille. Si les airs entamés par les musiciens ne sont pas inintéressants (loin de là), la voix de Samuel T. Herring nous sort instantanément du concert. Dommage. Ne restaient alors que deux concerts, et pas des moindres, pour boucler cette belle journée de festival, durant laquelle nous avons tout de même eu très, très chaud. Balthazar ouvrait le bal de cette soirée, et nous a mis la plus grosse claque de notre année. À Werchter, les Courtraisiens nous avaient beaucoup déçus et nous étions sortis de leur concert en se demandant pourquoi la mayonnaise n’avait pas pris. A Hear hear!, le simple fait de mettre la bande de Maarten et Jinte sous un chapiteau a fait toute la différence. Leur set a été retravaillé et était d’une intelligence et d’une cohérence rarement vues auparavant. À l’origine, nous avions prévu de partir à cinq-dix minutes de la fin pour être aussi bien placés que possible devant le concert d’Editors. Il nous a été impossible de décrocher du concert de Balthazar, tant leur prestation nous aura impressionnés.

À peine remis de nos émotions et s’étant tout de même faufilés à une position de laquelle on pourrait observer Tom Smith de près, les Britanniques sont arrivés sur scène. Et s’ils étaient cinq sur scène, nous n’avons eu d’yeux que pour le leader de la formation. Celui-ci a éclaboussé les 15.000 festivaliers de sa classe, de son charisme et, plus globalement, de son talent. Difficile de trouver, à l’heure actuelle, un chanteur avec une expressivité aussi forte que celle de Tom Smith. Tantôt ému, tantôt survolté, le frontman a démontré qu’il était un artiste complet et a mis tout le monde sur la plaine de Kiewit d’accord.

Vers une seconde édition?

Nous avons donc terminé cette journée avec un «No Sound but the Wind» qui résonne comme un hymne en Belgique (voir la vidéo ci-dessus) depuis maintenant dix ans. Après un dernier verre (de soda, il fallait tout de même conduire), nous avons repris la route et avons débriefé durant le trajet de ce que nous avions pensé de notre journée et nos conclusions se rejoignaient: il a fait très, très chaud, Liam Gallagher est un phénomène, Balthazar a livré la plus belle performance d’ensemble de la journée, et nous sommes toutes et tous (re)tombés amoureux de Tom Smith. Difficile de savoir si une deuxième édition aura lieu, du propre aveu des organisateurs, mais cette première édition a constitué, à nos yeux, une réussite. La semaine prochaine, c’est pour le grand frère de Hear Hear que nous reviendrons à Kiewit, et c’est encore de très beaux noms qui nous attendent.