De la fête, du sens et que de bonnes vibrations pour les 20 ans d’Esperanzah!

Pendant quatre jours, l’abbaye de Floreffe a vibré aux rythmes joyeux et engagés d’Esperanzah!, qui fêtait cette année ses 20 dans une belle édition anniversaire.

par
Oriane Renette
Temps de lecture 4 min.

Une chose est sûre: Esperanzah! est un petit jeune de 20 ans qui a encore de belles années devant lui! Le festival de musiques du monde faisait son retour après une version «a minima» en 2021, dans une édition placée sous le signe de la décroissance. Un site aéré pour un festival à taille humaine qui a accueilli volontairement moins de festivaliers que les années précédentes. Un pari pour les organisateurs que l’on peut dire réussi: ce choix a été salué par tous les festivaliers.

De gros coups de cœur…

Dès jeudi, les festivaliers ont envahi le site de l’abbaye de Floreffe, résolument prêts à faire la fête. On l’a vu dès l’après-midi, quand les Liégeois de The Brums sont venus chauffer la scène Futuro en propulsant leur joyeux mélange de sonorités. S’y suivait le concert des Hilight Tribe: une véritable explosion sur leur natural trance sur-vitaminée! Le public était conquis.

Tout au long des quatre jours, les têtes d’affiche ont tenu leurs promesses et ont fait vibrer la foule: Chinese Man, Suzane, Rodrigo Y Gabriela, Asaf Avidan, Myd, Scylla… Parmi nos énormes coups de cœur, Gaël Faye, le vendredi soir, qui nous a fait chalouper sur ses textes engagés et puissants. Le dimanche, on a aussi retrouvé avec un immense plaisir la reine Fatoumata Diawara, passée par Floreffe en 2017. Une voix incroyable, une énergie de dingue, des musiques sublimes: tous les ingrédients étaient réunis pour faire de ce moment un concert immanquable. Citons encore Cimafunk qui nous ont livré une prestation endiablée sur laquelle il était impossible de ne pas danser!

Et de belles découvertes

Côté découvertes, le collectif Minyo Crusaders, tout droit venu du Japon, a mis tout le monde d’accord en proposant un voyage musical et festif extraordinaire. Dope Saint Jude, véritable boule d’énergie venue d’Afrique du Sud, nous a aussi complètement bluffés avec son énergie et son flow incroyables!

Au sein de l’Abbaye, ces folles et belles énergies se sont poursuivies jusqu’au dimanche soir. Sur la nouvelle scène installée dans le village des possibles, la DJ bruxelloise Blck Mamba a livré un set ultra-dynamisant. Enfin, pour clôturer cette 20e édition, La Petite Fumée a, une dernière fois (mais quelle fois!) retourné la scène Futuro. Guitare, didgeridoo et flûte ont accompagné un puissant trio percu/basse/batterie. Résultat: un joyeux bordel sonore et festif mené d’une main de maître par les quatre musiciens ultra talentueux!

Culture partout, engagé tout le temps

On le sait, Esperanzah! c’est plus qu’une programmation musicale riche et variée. Ce sont aussi des arts de rue, du cirque, et des fanfares, comme celle de Pelouse Grass Band qui a, à chaque performance, plongé les festivaliers dans une ambiance bouillonnante. Sans oublier l’inimitable Mr Magma, qui a livré un show de pyrotechnie à couper le souffle.

Dans le village des possibles et à l’espace Tout va bien, c’est la campagne Occupons le Terrain! qui a battu son plein tout au long du festival. Collectifs, associations, débats, cinéma étaient là pour mener la lutte des territoires, mais aussi la lutte d’idées.

Esperanzah!, ce sont des moments de partage incroyables, autant avec les artistes qu’avec les bénévoles et festivaliers. C’est de l’émotion, une palette incroyable de saveurs, de magnifiques énergies, le tout enrobé d’une belle intensité et positivité.

Paris réussis

«Cet anniversaire, c’est un pari réussi», se réjouissent les organisateurs à l’heure de dresser le bilan de cette édition spécial 20 ans. «‘Esperanzah! c’est magique et c’est plein d’amour.’ C’est ce que l’on a entendu sur le festival et c’est ce qui résume assez bien ces quatre jours», souligne Jean-Yves Laffineur, directeur du festival.

«Cette édition, c’était une force tranquille», ajoute celui qui est aussi le programmateur en chef d’Esperanzah. Cette année, pas le moindre incident à déplorer, «si ce n’est quelques piqûres de guêpes». Au total, le festival a rassemblé quelque 36.000 festivaliers, dont plus de 2.000 enfants. «Esperanzah! a donc été plus intergénérationnel que jamais et c’est important à nos yeux, tout comme de revendiquer notre côté alternatif et engagé.»

Avec une jauge maximale de 10.000 festivaliers par jour, contre 12.000 par le passé Esperanzah! réaffirme sa volonté d’être un festival à taille humaine, confortable et agréable pour ses visiteurs. Jeudi, le public était nettement plus parsemé, alors que l’on atteignait presque le sold-out samedi. La version sur quatre jours n’aurait-elle pas convaincu les festivaliers? Leçons seront prises d’ici l’année prochaine, nous assurent les organisateurs. Alors, trois jours ou quatre pour les suivantes? Ce qui est sûr, c’est qu’Esperzanh! nous donne rendez-vous en 2023, pour une nouvelle fête pleine de sens, de magie, d’amour et de bienveillance!