Voici pourquoi j’ai arrêté Netflix

Entre la concurrence féroce, la hausse des prix, la fin annoncée du partage et un catalogue pas toujours convaincant, de plus en plus d’utilisateurs risquent de quitter Netflix. C’est mon cas et je vous explique les raisons de mon choix.

par
Thomas Wallemacq
Temps de lecture 4 min.

Ça y est, c’est décidé. Le 29 décembre prochain, j’arrête mon abonnement Netflix. J’étais abonné depuis avril 2016. Bientôt sept ans, soit ma deuxième plus longue histoire d’amour. Mais vous savez comment finissent les histoires d’amour en général… Mine de rien, celle-ci m’a coûté un pont. J’ai toujours opté pour l’abonnement Premium pour bénéficier de la meilleure qualité. Jusqu’au mois dernier, il me revenait à 17,99 € par mois. Depuis 2016, j’ai ainsi versé près de 1.500€ à Netflix. Je ne regrette rien, mais il était temps que cela s’arrête.

De plus en plus de concurrence

Pendant longtemps, je n’ai eu accès qu’à Netflix. La plateforme a remplacé tous les coffrets DVD que j’ai achetés pendant des années et qui traînent désormais dans un carton au grenier. Mais ces dernières années, la situation a changé et désormais la concurrence est rude. Il y a eu Disney+, Prime Video, Apple TV+ ou encore BrutX. Leur point commun: elles sont bien moins chères que Netflix. Je les ai toutes essayées et à chaque fois j’y ai trouvé du contenu qui me plaisait. C’est probablement à partir de ce moment qu’a germé dans mon esprit l’idée de me passer de Netflix. Il faut dire qu’en plus, les prix de Netflix n’ont cessé de grimper ces dernières années et visiblement, cela n’est pas encore prêt de s’arrêter.

Toujours les mêmes codes

Parallèlement, je me suis rendu compte que j’avais nettement moins regardé Netflix depuis le début de l’année. Il est désormais loin le temps où je «binge watchais» des séries. Si je regarde mon historique, quelques séries m’ont captivé en 2022: «La femme qui habitait en face de la fille à la fenêtre», «Inventing Anna», «D.B. Cooper: Où est le pirate de l’air?», «L’Homme le plus détesté d’Internet» et plus récemment «The Playlist». Ce n’est pas si mal, mais est-ce que ça valait la peine de dépenser 216€ pour ça? J’en suis de moins en moins sûr.

Alors oui, il y a eu la dernière saison de Stranger Things et le succès de Dahmer. Mais je n’ai accroché à aucune des deux. Et puis, il y a aussi une réflexion plus globale: Netflix n’est-il pas en train de se normaliser? En pouvant analyser après précision le comportement des abonnés (où et quand ils se sont arrêtés dans une série, quelle vignette les a le plus attirés…), Netflix n’aurait-il pas tendance à uniformiser ses productions et à ne plus prendre beaucoup de risque dans la création de contenu? La question commence à se poser. Certains parlent même de scénario à algorithmes. «En anticipant à l’extrême les attentes de ses clients, Netflix a créé une forme de ‘cage artistique’ avec son algorithme: le contexte, le scénario, les personnages, pour tout est analysé pour emprisonner créateur et abonné dans un carcan bien défini», analyse le journaliste suisse Sven Papaux. Dernier exemple en date: la série «Mercredi».

La fin du partage

Mais ce qui a réellement terminé de me convaincre de stopper mon abonnement, c’est un article de mes confrères de Geeko. Cela fait un petit temps qu’on sait que Netflix va bientôt s’attaquer au partage de comptes. La plateforme mène depuis quelques mois des tests, notamment en Amérique du Sud, et l’arrivée du partage payant chez nous serait imminente (dès le 1er janvier 2023, selon Geeko). Le prix du partage? Jusqu’à 4 ou 5€ par téléviseur supplémentaire utilisé en dehors du foyer principal. En déboursant 18€ par mois pour mon abonnement, je le partageais avec ma mère, mon meilleur pote et même un couple de voisins. Même s’il n’y a encore eu aucune confirmation de Netflix sur les prix qui seront appliqués pour partager son abonnement, ça a été pour moi l’élément déclencheur pour arrêter mon abonnement.

Quel futur?

Le 29 décembre 2022 sera donc mon premier jour sans Netflix. Cela me laissera encore l’occasion de regarder un dernier petit plaisir coupable, la saison 3 d’Emily in Paris. Vais-je renoncer définitivement à Netflix? Probablement pas. Comme je regarde finalement assez peu de contenu sur un an, je m’imagine déjà reprendre l’abonnement pour un ou deux mois, pendant les vacances, puis de l’arrêter pour quelques mois. Il y a aussi l’abonnement avec pub qui a été lancé en France et qui pourrait bientôt arriver en Belgique. Mais cette formule ne sera assurément pas pour moi. Même si le prix est attractif (5,99€), la qualité est très faible (720p maximum) et le catalogue n’est pas exactement celui de l’offre de base.

Bref, Netflix tu m’auras coûté un bras. Mais peut-être qu’on se reverra!