Voici comment la Chine nous espionne sans que l’on n’en sache rien

Depuis quelques jours, les Etats-Unis s’affolent à propos du fameux ballon «espion» chinois, qu’ils ont d’ailleurs abattu ce samedi. Mais s’agissait-il là d’un véritable danger pour la sécurité américaine? Et comment les Chinois nous espionnent-ils quoi qu’il arrive au quotidien?

par
Sébastien Paulus
Temps de lecture 3 min.

Ce samedi, un avion de chasse a abattu le ballon «espion» chinois qui survolait depuis plusieurs jours les États-Unis. Le ministre de la Défense américain a estimé que sa présence constituait une «violation inacceptable» de la souveraineté américaine. Mais en abattant le ballon de la sorte, le gouvernement chinois a estimé lundi que les États-Unis ont «gravement affecté et endommagé» les relations entre les deux pays.

Considéré par certains comme un coup politique de Pékin, ce survol a en tout cas beaucoup fait parler de lui ces derniers jours, au point de se demander comment la Chine espionne l’Occident dans la vie quotidienne?

Quels moyens sont utilisés?

L’expert en espionnage Michael Carke a livré son expertise dans les colonnes du Sun. Celui-ci rappelle dans un premier temps qu’il serait étonnant de constater que le fameux ballon «espion» de la Chine a récolté la moindre information alors qu’il se trouvait si haut dans le ciel. Les Canadiens d’abord, et les Américains ensuite, ont fait voler des avions sous le ballon, afin que les informations récoltées par ce dernier soient brouillées. Mais si cette «tentative d’espionnage» a échoué, d’autres moyens sont mis en place par la Chine pour garder un œil sur ce qui se passe en Occident:

des tentatives de piratage : depuis 2017, la loi chinoise oblige les citoyens, organisations et entreprises chinois à aider le renseignement national si l’on fait appel à eux. Pour remettre les choses dans leur contexte, on parle donc de plus d’un milliard de personnes qui doivent venir en aide au gouvernement chinois sur leur demande.

Michael Clarke se rappelle d’une fois où il avait accueilli un groupe d’une quinzaine de jeunes officiers chinois au siège du RUSI, un think thank en matière de renseignement. Alors que celui-ci évoquait les relations diplomatiques entre les deux pays, ses services ont recensé plus de 1.000 tentatives de piratage informatique en dix minutes seulement. Avant cela, les bâtiments de l’institut ont été cambriolés à deux reprises par des Chinois.

«La Chine utilise tous les moyens d’espionnage traditionnels que les Russes et tous les autres pays utilisent, y compris les méthodes traditionnelles. Mais ils ajoutent à cela ce que j’appelle l’espionnage sociétal, à savoir le fait de faire appel à sa société pour espionner la nôtre», poursuit l’expert.

via les réseaux sociaux : le réseau social TikTok appartient à la maison mère chinoise ByteDance. Récemment, la députée Alicia Kearns a recommandé à tous les Britanniques de supprimer l’application, afin que les données de ses concitoyens ne se retrouvent pas entre les mains des Chinoix. S’il est difficile de faire avaler ça à la jeunesse britannique, c’est toutefois important pour les députés ou encore les journalistes traitant d’informations sensibles. Selon Michael Clarke, lorsque vous utilisez TikTok, vous donnez accès à votre téléphone aux Chinois.

des sites miroir : lorsqu’ils ne possèdent pas un réseau social, comme Facebook ou Twitter, les Chinois créent d’autres réseaux sociaux miroir, toujours dans le but de récolter des informations.

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