Voici ce qu’il faudra pour obtenir la paix en Ukraine

Il y a un an, les troupes russes de Vladimir Poutine envahissaient l’Ukraine, sous le regard désabusé de la communauté internationale. Depuis lors, le conflit s’enlise et le nombre de victimes ne cesse d’augmenter. Comment sortira-t-on de ce conflit qui monopolise toute l’attention diplomatique depuis maintenant un an?

par
Sébastien Paulus
Temps de lecture 3 min.

Le vendredi 24 février marque la date anniversaire du déplacement des troupes armées russes par-delà la frontière avec l’Ukraine, déclenchant l’invasion par la Russie de son pays voisin et le début d’un nouveau conflit de vaste ampleur sur le Vieux Continent depuis la Seconde Guerre mondiale. Outre de lourdes pertes en vies humaines, les affrontements ont aussi provoqué de larges déplacements de populations, ainsi qu’une crise de l’asile et de l’énergie en Europe.

Quand attendre la fin du conflit?

Et les livraisons d’armes et de chars de l’Occident ces dernières semaines veulent dire une chose: le conflit s’inscrira dans la durée. Il est difficile pour les experts d’envisager que la guerre s’arrêtera avant la fin de 2023, même s’il s’agit là d’un «accélérateur de mouvement», estime Dimitri Minic, docteur en histoire des relations internationales et spécialiste de la pensée stratégique russe à l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (Ifri) auprès de nos confrères du HuffPost.

Que faut-il pour que ça arrive?

- mettre fin au syndrome du parieur: personne semble montrer qu’il est prêt à mettre fin au conflit de manière pacifique. «Chacun a beaucoup joué, beaucoup parié et beaucoup perdu, aucun n’est donc prêt à aller au compromis. Tant qu’ils auront le sentiment de pouvoir gagner, ni l’un ni l’autre n’ira vers la paix», estime Vincent Desportes, ancien directeur de l’Ecole supérieure de guerre.

- obtenir une défaite stratégique de la Russie: Cela pourrait mener à une paix durable entre les deux pays, selon les deux experts. «Seule la défaite militaire de la Russie permettra à l’Ukraine d’atteindre ses objectifs politiques légitimes : chasser l’occupant russe et recouvrer totalement son intégrité territoriale», affirme Dimitri Minic.

- mettre en place une stratégie de sortie: «Si la Russie n’a que comme choix la pendaison de Poutine ou la destruction, elle ne fera pas la paix. Il ne suffit pas de lui insuffler l’idée qu’elle ne peut plus gagner, il faut aussi lui donner une possibilité de sortie qui lui paraisse acceptable», détaille Vincent Desportes, toujours à nos confrères du HuffPost. Et si le président Zelensky avait proposé un plan de paix en septembre 2022, l’expert estime qu’il ne s’agissait là que des buts de l’Ukraine, et pas un plan fait de concessions pour aboutir à un accord. Il faut donc que chacun y mette du sien afin que tout le monde juge que la stratégie de sortie soit acceptable.

- faire des concessions: de quelles concessions parle-t-on pour l’Ukraine? Difficile de le dire à l’heure d’écrire ces lignes. Peut-être que cela passera par le fait de renoncer une partie de son territoire. Mais nous en sommes encore loin, puisque le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Koulebaa a encore affirmé que les territoires occupés par la Russie dans l’est et dans le sud du pays ne seront pas cédés à Vladimir Poutine.

Retrouvez toute l’actu sur Metrotime.be