A quelle condition les robots peuvent-ils contribuer au bien-être des salariés au bureau?

La crise de la Covid a amplifié le besoin de se sentir bien au travail, que ce soit au bureau ou chez soi en télétravail. Une préoccupation que les responsables des ressources humaines prennent de plus en plus au sérieux. Des chercheurs de l’université de Cambridge leur conseillent de faire appel à des robots pour les aider à prendre soin de leurs salariés.

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Une équipe de recherche a mené une expérience dans une société de conseil en technologie. Elle a demandé à 26 employés de participer à des séances hebdomadaires dédiées au bien-être et animées par des robots durant quatre semaines. Tous ces "coachs" avaient des voix, des expressions faciales et des scripts identiques pour mener ces sessions. "Nous avons interrogé différents coachs en bien-être, puis nous avons programmé nos robots pour qu'ils aient une personnalité semblable à celle d'un coach, avec une grande ouverture d'esprit et un caractère consciencieux", a expliqué Minja Axelsson, doctorante en sciences informatiques à l’université de Cambridge et co-autrice de l'étude, dans un communiqué.

Toutefois, les scientifiques ont constaté que les participants de l’étude interagissaient différemment avec le robot en fonction de son apparence physique. En effet, les personnes qui ont fait des exercices de bien-être en compagnie d’un robot ressemblant à un jouet ont dit se sentir plus proches de leur "coach" que ceux qui se sont entraînés avec une machine à l’allure humanoïde.

Cette différence de perception s’expliquerait, en partie, par les représentations extrêmement variées des robots dans tous les pans de la pop culture, et notamment dans le cinéma. Certains comme Wall-e, R2-D2 et Astro sont dépeints comme étant bons et serviables, tandis que d’autres sont d’une nature beaucoup plus menaçante pour l’homme.

Les robots, des êtres moins autonomes qu'il n'y paraît

Mais les chercheurs de l’université de Cambridge avancent également l’hypothèse que nous projetons inconsciemment des attentes sur les robots en fonction de leur apparence physique. Les êtres robotiques à l’allure de jouet ont l’air beaucoup plus simples d’utilisation que les machines arborant une forme humanoïde. Ces derniers sont si criants de réalisme qu’ils donnent l’illusion d’être des sujets autonomes, capables de mener une conversation avec n’importe qui. "Nous avons programmé les robots à l'aide d'un script, mais les participants espéraient une plus grande interactivité. Il est incroyablement difficile de créer un robot capable de tenir une conversation naturelle. De nouveaux développements dans le domaine des modèles de langage à grande échelle pourraient vraiment être bénéfiques à cet égard", a déclaré Hatice Gunes, professeure d'intelligence affective et de robotique à l'université de Cambridge et autrice principale de l’étude, dans un communiqué.

Quoiqu’il en soit, les participants de l’étude ont été globalement satisfaits de leurs séances de coaching en présence d’un robot et affirment qu’ils seraient prêts à retenter l’expérience à l’avenir. Des enseignements précieux pour les entreprises, à l’heure où le bien-être mental et physique est devenu un critère de choix pour les candidats à l’embauche.

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