Où en est l’accueil des réfugiés ukrainiens en Belgique?

En Belgique, la question de l’accueil des réfugiés ukrainiens s’est posée au premier jour de l’invasion russe, notamment sous un angle logistique. Un an plus tard, où en est-on?

par
Belga avec rédaction en ligne
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Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, le 24février 2022, 65.577réfugiés ont bénéficié d’une attestation de protection temporaire délivrée par l’Office des étrangers, selon les chiffres publiés mi-février par l’Office belge de statistique (Statbel). Le mécanisme de protection temporaire, activé le 4mars 2022 à l’unanimité par le Conseil européen et pour la première fois de son histoire, permet aux réfugiés ukrainiens de jouir au sein des États membres de l’UE d’un droit de séjour mais également d’un accès illimité au marché du travail et d’un revenu d’intégration sociale.

Une logistique difficile

Les autorités en charge de l’Asile et la Migration ont d’abord décidé d’enregistrer les réfugiés ukrainiens au sein de l’ancien hôpital Bordet à Bruxelles. Une solution qui a toutefois rapidement montré ses limites, les lieux étant inadaptés pour enregistrer plusieurs milliers de personnes. Débordés, les services ne parvenaient à délivrer que quelques centaines d’attestations par jour. Sur le terrain, des centaines d’Ukrainiens étaient confrontées à des files longues de plusieurs heures et décidaient parfois de passer la nuit dehors, en attendant d’obtenir le lendemain leur précieux sésame.

Les services de l’immigration ont alors opté, en urgence, pour une structure de grande échelle au sein du Palais 8 du Heysel. Ouverte dès le 14mars, elle permet d’enregistrer plusieurs milliers de réfugiés par jour et facilite la coordination entre les services de l’Office des étrangers, Fedasil et la Croix-Rouge.

Qui sont les régugiés ukrainiens ?

Les Ukrainiens arrivés en Belgique depuis le déclenchement du conflit sont majoritairement des femmes (60,9%). Les hommes sont moins nombreux car Kiev a décrété la loi martiale, dès le premier jour de l’invasion, ce qui empêchait les hommes de quitter le territoire ukrainien s’ils ont entre 18 et 60 ans, à moins qu’ils soient pères d’au moins trois enfants mineurs, ou pères célibataires d’au moins un mineur. Par ailleurs, près de sept réfugiés sur dix sont adultes (66,9%) et la catégorie d’âge la plus représentée est celle des 30 à 44 ans (27%). Le nombre de mineurs non accompagnés accueillis est de 1.097 et près de 81% d’entre eux ont entre 12 et 17ans.

Une centaine d’étudiants accueillis dans les six universités francophones

En cette année académique 2022-2023, les six universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles accueillent 108 étudiants d’Ukraine. Ils sont 44 à l’ULB, 26 à l’ULiège, 14 à USaint-Louis, 13 à l’UCLouvain, 10 à l’UMons et 1 à l’UNamur. Chaque établissement a mis en place des dispositifs pour faciliter leur insertion dans la communauté universitaire. Les principaux obstacles rencontrés sont l’équivalence des diplômes et la langue.

Un chiffre en décroissance

Le 15mars, soit 19jours après le début de l’invasion russe, le pic du nombre d’attestations de protection temporaire délivrées en une journée est atteint, avec 2.124statuts de protection accordés. Jusqu’à fin mars, plus de 1.000attestations ont été délivrées quotidiennement, avant une nette baisse en avril. La pression s’est ensuite considérablement réduite dès juin.

Depuis début février 2023, on compte environ une soixantaine d’attestations par jour.

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