Être beau nous rend-t-il vraiment plus heureux?

Etre jolie ne serait pas un privilège comme le laisse penser le hashtag «Pretty Privilege», mais plutôt une malédiction. Ces derniers temps, un autre hashtag prend de l’ampleur sur TikTok, celui du «Pretty Girl Cuse». Ce hashtag pose tout de même la question de l’uniformisation de la beauté dans nos sociétés.

par
ETX Daily Up Studio
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Si la beauté est souvent vue comme un privilège, elle serait, au contraire, une malédiction pour certains. La preuve avec l’émergence du hashtag « Pretty Girl Curse » («la malédiction des jolies filles», en français) qui frôle les six milliards de vues sur le réseau social Tik Tok. Des milliers de vidéos d’internautes énumèrent les inconvénients rencontrés en tant que «jolies personnes». Accès gratuit à des lieux payants, cadeaux, traitements de faveurs… Mais tous ces privilèges, obtenus grâce à un physique attirant, cacheraient une malédiction insoupçonnée.

C’est ce que Shye Lee, une Tik Tokeuse américaine, avance dans une vidéo qui a fait 35.000 vues. Dans cette vidéo, la jeune femme y raconte comment sa vie sociale aurait été ternie par son physique. Dans plusieurs autres vidéos, elle détaille les enjeux que rencontrent les personnes dotées d’un physique attrayant. «Je ne vois aucun privilège à être belle». Elle explique par exemple que les personnes belles sont moins prises au sérieux dans le monde du travail, qu’elles ont beaucoup plus de chance d’être kidnappées ou agressées par des inconnus. Sans compter la difficulté de se faire des amis, ou de les garder. «Mon amie me reprochait de m’habiller trop sexy et de la rendre mal à l’aise quand son copain était là». Au final, elle n’estime pas jouir au quotidien de «privilèges» glamours obtenus grâce à son physique.

Abby Friedman témoigne elle aussi sur TikTok de ce «Pretty Girl Curse». Certes, en perdant une vingtaine de kilos, elle a remarqué la différence dans le regard des autres. Pour autant, sa transformation physique aurait amené toutes sortes de préjugés. «Certaines personnes pensent que je suis intimidante et méchante». D’autres pensent, selon elle, qu’on ne la perçoit pas, au premier abord, comme une personne intelligente. Il semblerait qu’une femme ne puisse pas cumuler les privilèges. Les femmes dites belles trainent encore derrière elles une image de potiche forcément superficielle.

L’uniformisation de la beauté?

Mais derrière ces hashtags et ce (faux) débat se pose une question plus profonde: Qu’est-ce qu’on entend par «belle»? Qu’est-ce qui fait qu’une personne est «plus belle» qu’une autre? Derrière cette notion de beauté se cachent souvent des critères qui se conforment aux idéaux de beauté de la société. «On retrouve donc quasiment systématiquement sur ces physiques loués: des traits caucasiens, la peau blanche (mais dorée, le signe de vacances interminables), une minceur et une jeunesse de rigueur, une identité cisgenre, un corps valide), comme l’explique la journaliste Alice Pfeiffer dans son article «Qui profite du Pretty privilege» publié sur Nylon .

La beauté correspondrait sans surprise aux standards occidentaux actuels de beauté, accentués par les réseaux sociaux. «Un look de cyborg propre aux réseaux sociaux et venant renforcer les codes en vigueur: un visage ultra-juvénile, sans pores, avec des pommettes hautes, des immenses yeux de chats infantilisants, des cils digne d’une poupée, un tout petit nez et une bouche épaisse», poursuit-elle.

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