Comment les réseaux sociaux modifient le cerveau des ados?

À force de consulter constamment les réseaux sociaux, les adolescents modifient, sans le savoir, le développement de leur cerveau. Et cela pourrait avoir des conséquences sur le long terme.

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Entre Facebook, Instagram, Snapchat, TikTok… Les notifications sont incessantes pour nous pousser à consulter les réseaux sociaux. Et s’il peut être difficile d’y résister, ce n’est pas sans conséquences: une étude vient de démontrer un lien entre l’utilisation intensive des réseaux chez les ados et le développement de leur cerveau.

Cette étude a été publiée au début du mois de janvier dans le JAMA Pediatrics. C’est l’une des premières à se pencher sur les effets à long terme des réseaux sociaux sur le cerveau des adolescents, puisque les participants ont été suivis durant trois ans. Et elle démontre clairement qu’à force de checker incessamment son smartphone et les réseaux sociaux, cela entraîne, dans les trois ans, une modification dans la façon dont leur cerveau réagit au monde qui les entoure. En effet, les ados deviennent hypersensibles aux commentaires de leurs pairs.

Plus sensibles aux réactions des autres

Pour aboutir à ces conclusions, des chercheurs de l’Université de Caroline du Nord ont suivi 169 élèves. Tous consultent Facebook, Instagram ou Snapchat entre une fois par jour et plus de 20 fois par jour. Néanmoins, une large majorité des 13-17 ans (78%) consultent leur smartphone au moins une fois par heure.

Pour évaluer leur développement neuronal, les scientifiques ont soumis les élèves à des IRM annuelles et d’autres examens destinés à mesurer leur activité cérébrale. Il en ressort qu’avec une utilisation accrue des réseaux, le cerveau des ados devient de plus en plus sensible lorsqu’il anticipe les récompenses et punitions sociales au fil du temps (commentaires positifs ou négatifs, likes et autres réactions en émojis).

«Les adolescents qui grandissent en consultant le plus les réseaux sociaux deviennent hypersensibles aux commentaires de leurs pairs», en déduit Eva Telzer, professeur en psychologie et neurosciences et autrice de l’étude.

«Ceux qui ont l’habitude de consulter les réseaux sociaux présentent des changements assez spectaculaires dans la façon dont leur cerveau réagit, ce qui pourrait potentiellement avoir des conséquences à long terme jusqu’à l’âge adulte», prévient-elle.

Plus adaptés au monde de demain

Tout n’est pas noir cependant. Si cette sensibilité accrue aux commentaires peut favoriser une «utilisation future compulsive des réseaux sociaux», elle peut aussi se traduire par un « comportement plus adaptatif » qui «permettra aux adolescents de naviguer plus aisément dans un monde de plus en plus numérique», soulève Maria Maza, doctorante en psychologie et co-autrice de l’étude.

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