Comment expliquer la grave pénurie de médicaments qui touche actuellement la Belgique?

Nos pharmaciens sont habitués à être confrontés à une pénurie de médicaments, mais elle n’a jamais aussi importante qu’à l’heure actuelle. Pourquoi la période est-elle aussi compliquée et quelles solutions pour nos professionnels de la santé? Metro fait le point.

par
Sébastien Paulus
Temps de lecture 2 min.

Demandez à votre pharmacien s’il est habitué à être confronté à une pénurie de médicaments, et il vous répondra avec un rire jaune qu’il s’agit de son quotidien. Toutefois, la période actuelle est particulièrement compliquée et ce sont près de 200 produits qui manquent dans les rayons des officines.

Pourquoi une telle pénurie?

Il n’y a pas de facteur unique qui explique cette pénurie, mais il s’agit bien d’une accumulation de facteurs qui cause celle-ci. La consommation de médicaments est en hausse en ce moment, alors que la production en Chine, qui connaît un manque de main-d’œuvre, a du mal à suivre le rythme. Ajoutez à cela la diminution de production due à l’inflation et aux coûts de l’énergie, et vous avez face à vous une pénurie sans précédent.

Que faire?

Les experts de la santé tentent toujours de remplacer certains médicaments, mais ce n’est pas toujours possible. Ils doivent trouver des solutions de substitution comme des génériques, des préparations personnelles ou d’autres médicaments similaires issus d’un autre laboratoire. Mais pour certains médicaments, il n’y a juste pas de solution. Tout cela est donc une perte de temps et d’énergie pour nos pharmaciens, qui doivent expliquer la situation aux clients, en plus de leur trouver des alternatives.

Quel est le constat en Belgique?

Chez nous, il manque près de 200 médicaments à l’heure actuelle, dont le Perdolan, le Nurofen, certains antibiotiques, des sirops, des corticoïdes ou encore des aérosols. « Parfois, on est dans l’incompréhension du côté des parents parce qu’ils ne comprennent pas. On n’a jamais vécu ça. C’est déjà arrivé que nous ayons des manques, mais en général, cela se rétablissait rapidement, dans les 15 jours», explique à nos confrères de RTL info Asma Abéïda, pharmacienne à Andenne.

Pour faire face à la crise, les pharmacies de s’entraider comme elles le peuvent, face à des clients qui sont parfois à fleur de peau. « On se dépanne entre nous, et parfois le temps de faire ça, le médicament revient. On arrive à trouver des solutions, même si je comprends que ça peut être stressant pour un patient qui ne voit pas son médicament arriver tout de suite. On est actuellement dans une logique d’entraide et de solidarité », précise Bénédicte, pharmacienne adjointe dans une pharmacie namuroise.

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