Team4Job?: reconnecter les chercheurs d'emploi et le monde du travail

L'humain, c'est sans doute ce qui est au centre du programme de mentorat Team4Job. Le principe?: mettre en lien durant six mois un chercheur d'emploi avec une personne active professionnellement, qui connaît le monde du travail. Le but de ce jeune programme actif à Bruxelles est de mettre en place un plan d'action pour trouver un emploi.
par
Marketing
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En 2016, les organismes de l'insertion socioprofessionnelle Bruxellois réalisent qu'il manque d'initiatives pour accompagner de manière personnalisée et individualisée les chercheurs d'emploi qui restent nombreux dans la capitale. Ils constatent qu'il y a 90.000 chômeurs (15?%), qui sont souvent perdus lorsqu'il s'agit de s'insérer dans le monde du travail. «?On voulait connecter le chercheur d'emploi, souvent isolé et en perte de confiance face aux réponses négatives à répétition, avec une personne active professionnellement, qui est en quête de sens et qui souhaite transmettre et valoriser son expérience et son réseau professionnel?», explique Géraldine Dantin, co-fondatrice du projet.

Ainsi, un projet pilote est lancé en partenariat avec Actiris et soutenu par des entreprises privées telles que Proximus ou Accenture dans les communes d'Uccle et de Schaerbeek. L'idée du mentorat sur une période de six mois émerge et les premiers binômes se forment. On retrouve donc d'un côté les mentors, des professionnels bénévoles qui s'engagent à partager leur expérience, leurs compétences et leur réseau et de l'autre, les mentees, des chercheurs d'emploi qui ont un projet professionnel mais qui ont besoin d'un coup de pouce pour le mener à bien. «?Nous avons rencontré tous types de personnes et de métiers recherchés. On a notamment été mis en relation avec un assistant administratif, un magasinier, un ingénieur, un aide-soignant, un avocat ou encore un ouvrier?», précise Géraldine Dantin.

Pour maximiser les chances d'obtenir un binôme qui fonctionne, Team4Job réalise un travail de matching avant même que les deux personnes ne se rencontrent. Le but est de mettre en relation un mentor qui correspond aux besoins du mentee, comme par exemple se connecter à son secteur d'activité ou renforcer sa confiance en soi. Lorsque cette première rencontre a eu lieu, accompagnée du chargé de projet Team4Job, ils peuvent alors décider de démarrer l'aventure ensemble.

Un projet profondément humain

Dès ce moment, le binôme devra se rencontrer au minimum deux fois par mois sur le lieu professionnel du mentor. Ceux-ci doivent établir une relation de confiance et construire un plan d'action pour la recherche d'emploi du mentee. Cet accompagnement a de nombreuses vertus, comme le précise la cofondatrice du projet?: «?Il y a énormément de positif qui ressort de ce partenariat. Le mentee a boosté sa motivation et sa confiance, connaît mieux le marché de l'emploi et s'est construit un réseau professionnel. Pour le mentor, c'est la satisfaction d'avoir accompagné le projet de quelqu'un à son aboutissement et l'expérience humaine qui priment.?»

Depuis les balbutiements du projet, qui s'est désormais muté en ASBL et est actif dans toute la région bruxelloise, Team4Job compte en moyenne 70?% de sorties positives, à savoir un CDD, un CDI, un contrat d'intérim longue durée, voire un stage ou une formation endéans des 6 mois. Toutefois, ce mentorat est quoiqu'il en soit positif, puisqu'il aura permis au chercheur d'emploi de sentir qu'il n'est pas seul face à sa recherche. C'est la relation humaine et la réduction des inégalités dans l'accès à l'emploi qui prime avant tout. Au total, presque 500 binômes ont été créés et nombre d'entre eux n'ont pas encore terminé leur période de mentorat, toujours encadrés par l'équipe Team4Job.

Au rayon des belles histoires, Géraldine nous raconte?: «?Par exemple, un mentee avait suivi une formation d'électricien pendant trois ans et voulait trouver un emploi sur Bruxelles, sans avoir eu d'expérience dans le monde du travail. Malgré son CV, il ne décrochait aucun entretien et s'est donc tourné vers nous. Son mentor, sans être électricien, avait un large réseau dans le monde de la construction, ce qui a permis à notre mentee de se mettre à son compte et de travailler pour différents entrepreneurs.?»

Sébastien Paulus