Que sont les «mad skills»,prisés par tous les employeurs?

Sortir du lot est indispensable pour postuler à un emploi ou obtenir une promotion. Certaines compétences peuvent vous y aider. Il s’agit des «mad skills». Ces aptitudes sont particulièrement convoitées dans un monde du travail post-Covid, où les entreprises cherchent à réinventer leurs modes d’organisation.

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L’expression «mad skills» renvoie aux compétences «folles» ou « atypiques» d’un salarié ou d’un candidat à un poste. Elle reprend une terminologie bien connue de tous actifs, qu’ils soient jeunes ou plus aguerris. N’importe quel CV est aujourd’hui construit autour de deux catégories de compétences, à savoir les «hard skills» et les «soft skills». La première renvoie aux savoirs et savoir-faire observables par des diplômes ou certification, tandis que la seconde fait référence aux compétences socio-émotionnelles constitutives du savoir être d’un employé (autonomie, ponctualité, amabilité, etc.).

Les «mad skills» sont aussi liées à la personnalité du collaborateur, sauf qu’elles sont plus inattendues et rares que leurs cousines. Les recruteurs apprécieront tout particulièrement l’année sabbatique que vous avez prise pour vous consacrer à la permaculture, le podcast que vous avez lancé pendant la crise sanitaire, ou encore le van que vous retapez dans l’espoir de découvrir l’Europe en toute autonomie.

À première vue, ces aptitudes n’ont aucun rapport avec le poste auquel vous postulez. Mais le recruteur peut y voir un grain de folie qui vous permettra d’apporter un regard décalé, voire disruptif, sur des problématiques qui se présentent en contexte professionnel. Ainsi, votre expatriation à Kuala Lumpur pendant un an ne vous a peut-être pas fourni les «hard skills» nécessaires au poste de directeur commercial que vous briguez, mais elle montre que vous avez un esprit aventureux et un certain goût pour le challenge.

Quand personnalité est

synonyme d’employabilité

Les personnes dotées de «mad skills» représentent ainsi une véritable aubaine pour des dirigeants désireux de s’entourer de collaborateurs qui seront force de proposition. C’est pourquoi les spécialistes en recrutement conseillent de plus en plus aux candidats de porter un soin particulier à la case «hobbies et voyages» de leur CV. Elle représente une véritable mine d’or en matière de «mad skills». Rien d’étonnant donc à ce que 68% des recruteurs disent attacher de l’importance aux «expériences personnelles et hobbies» à la lecture d’un CV, d’après un sondage Indeed de 2019 relayé par Welcome to the Jungle.

Il existe toutefois un paradoxe à ces fameux «mad skills». La folie tant convoitée par les dirigeants d’entreprises et les recruteurs sort beaucoup moins du lot qu’on l’imagine. Elle challenge beaucoup moins l’ordre établi que la formule le suggère. L’intérêt affiché pour les «mad skills» s’intègre, en réalité, dans un discours sur les vertus de la disruption (un anglicisme synonyme d’innovation et de changement) en entreprise. Aussi convenu soit-il, il montre qu’il faut désormais savoir se différencier pour garantir son attractivité sur le marché du travail.