L’impression 3D, l’une des voies vers une mode plus durable

Imprimer des chaussures en 3D, et les recycler à l’infini – ou presque. L’idée semble saugrenue, et tout droit sortie d’un film de science-fiction, mais elle est bel et bien en passe de révolutionner l’industrie de la mode. De nombreuses start-up, à l’image de Hilos aux États-Unis, œuvrent aujourd’hui en ce sens pour réduire le gaspillage et les déchets, et produire de façon plus éthique.

par
Rédaction en ligne
Temps de lecture 3 min.

Combien avez-vous de paires de chaussures dans vos placards? Et surtout combien en portez-vous (vraiment) au quotidien? Le style se révèle être aujourd’hui le pire ennemi d’une mode durable et raisonnée, mais une start-up américaine a fait le choix de faire rimer les deux pour réduire l’impact environnemental de notre dressing sans nuire ni au confort ni au design. C’est Hilos, une entreprise basée à Portland, qui a raflé deux Prix pour son projet innovant lors de l’édition 2022 du festival South by Southwest (SXSW) qui s’est tenue courant mars au Texas. «Hilos est le fruit d’une équipe qui a remis en question la façon dont les chaussures étaient fabriquées afin de faire mieux. Nous sommes des designers, des ingénieurs et des artistes à l’origine d’une nouvelle voie, alimentée par la technologie, guidée par le design et ancrée dans la durabilité», peut-on lire sur le site officiel de la marque. Et pour atteindre cette voie, les fondateurs ont fait le choix de l’impression 3D, une solution envisagée par de nombreuses entreprises pour réduire leur impact sur la planète.

Une chaussure recyclable à vie

D’autres grandes maisons ont par le passé lorgné sur l’impression 3D mais sans proposer de production à grande échelle. Hilos commercialise aujourd’hui pas moins de quatre modèles, pour accessoiriser des tenues casual, de travail, ou de soirée, ayant recours à l’impression 3D. Une technologie qui permet de répondre à de nombreuses problématiques environnementales: la surproduction ou la rupture de stock, puisque la start-up ne produit qu’à la demande, la durabilité en limitant l’usage d’eau et les déchets, et la circularité puisque les chaussures sont entièrement recyclables. «Nous ne voyons pas les chaussures comme un ensemble de pièces assemblées ensemble, mais comme un système intégré qui travaille pour vous soutenir et vous propulser. En développant de nouvelles formes brevetées de fabrication de chaussures adaptées à la production numérique, nous avons repoussé les limites de la production traditionnelle», expliquent les fondateurs sur le site officiel.

Avec cette technologie, Hilos parvient à réunir la semelle intérieure, la semelle intermédiaire et la semelle extérieure traditionnelles en une seule et même plateforme imprimée en 3D, permettant au passage d’offrir des tailles entièrement personnalisées. Chaque élément des chaussures mises en vente – des sabots, des mules, des mocassins, et des talons – a également été pensé et fabriqué pour être démonté, puis recyclé pour une seconde vie. Les clients sont d’ailleurs conviés à renvoyer les modèles usagés contre une remise de 15% sur un prochain achat. À l’automne dernier, c’est Heron Preston qui innovait avec des chaussures imprimées en 3D. En association avec la société américaine de technologie Zellerfeld, le créateur touche-à-tout présentait la toute première paire de sneakers imprimée en 3D – et disponibles pour le grand public. Un lancement bêta et très limité certes, mais qui promettait déjà un recyclage à l’infini de chaque paire de chaussures en vue de s’adapter aux nouvelles tendances. Le tout témoignant d’un engouement certain pour cette technologie, qui pourrait clairement s’imposer comme l’une des réponses de la mode à un avenir plus durable.