La start-up Xwork veut davantage de flexibilité pour les travailleurs belges

Grâce à son application web, la start-up bruxelloise Xwork souhaite que les travailleurs belges aient encore plus de flexibilité pour choisir le lieu d’où ils travaillent. De quoi mettre fin à la dualité entre télétravail et présence au bureau?

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Rédaction en ligne
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On l’a écrit et répété. La pandémie de Covid-19 a bouleversé nos habitudes, notamment professionnelles, en obligeant l’instauration du télétravail là où il était possible. Au point que le télétravail est désormais devenu la norme pour de nombreux employés qui se sont rendus compte du temps qu’ils perdaient quotidiennement dans les transports. D’après un sondage réalisé par les consultants Advanced Workplace Associates, seuls 3% des employés de bureau dans le monde souhaiteraient désormais retourner au bureau cinq jours par semaine. Le message passe par contre parfois plus difficilement chez certains employeurs qui aimeraient que leur personnel soit plus souvent au bureau. Car si le télétravail présente de nombreux avantages, il ne facilite pas le travail en équipe et ne permet pas toujours de se concentrer sur des tâches ayant une haute valeur créative. C’est à partir de ce constat qu’a été créée la start-up bruxelloise Xwork. Son objectif? Permettre aux employés de travailler dans des espaces de coworking grâce à une plateforme totalement intégrée. Un projet qui a déjà séduit plusieurs entreprises, dont D’Ieteren, Orange Belgium, ou encore la SNCB, qui se sont lancées dans une phase de test. «Notre volonté est d’offrir une nouvelle alternative aux entreprises qui sont aujourd’hui en train de mettre en place une politique de travail hybride pour répondre à la fois au besoin de l’entreprise et à ceux des travailleurs», explique d’emblée Damien Beck, Marketing Director chez Xwork.

Gagner la guerre des talents

À entendre Damien Beck, ce troisième espace pour les travailleurs devient une nécessité pour certaines entreprises qui auraient autrement du mal à attirer ou à garder leurs talents. «L’attraction et la rétention des talents sont deux enjeux qui coûtent très chers aux entreprises. Si le fait d’ajouter cette offre permet de gagner la guerre des talents, c’est déjà une économie pour l’entreprise. On a des entreprises qui ont des enjeux très forts de recrutement mais qui ont des bureaux très localisés. Grâce à nous, ils pourront recruter des talents sur tout le territoire en leur permettant de travailler quelques jours par semaine dans un lieu proche de chez eux sans devoir trop se déplacer».

Concrètement, Xwork estime qu’à côté du travail à domicile et au bureau, le travailleur de demain travaillera aussi depuis des espaces de coworking situés à maximum 30 minutes de chez lui. De quoi lui donner davantage de flexibilité et d’autonomie au quotidien. Pour ce faire, la start-up bruxelloise a développé un logiciel qui permet aux employés de réserver une journée de travail dans des centres de coworking. Le tout pour environ 25€ par journée et par collaborateur environ. «La valeur ajoutée de notre solution n’est pas que le fait de mettre à disposition des espaces de coworking, mais bien d’avoir conçu une solution dédiée pour les grandes entreprises. Notre solution leur permet de gérer leur budget car on est sur du ‘pay-as-you-use’, donc ils paient les réservations réellement effectuées. Il y a une approche très corporate qui fait sens aujourd’hui».

«Pas l’ambition de remplacer le télétravail»

À l’heure actuelle, 12 centres de coworking qui couvrent 85% du territoire belge ont été sélectionnés. 13 autres centres devraient les rejoindre à partir du prochain trimestre. Évidemment, les grandes villes sont plus couvertes que certains coins de campagne, notamment au fond de la province du Luxembourg. Mais les problèmes de couverture ne sont pas forcément là où on le croit. «Actuellement, on a encore un peu de difficultés à couvrir la région de Leuven alors qu’on pourrait s’attendre à ce qu’il y ait une offre assez fournie dans cette région-là. On avait également la région de Liège, mais elle sera couverte pour le mois de juin».

Damien Beck l’assure, un troisième lieu de travail différent ne va pas fragmenter une entreprise en divisant encore plus les employés sur plusieurs sites. «On n’a pas pour ambition de remplacer le télétravail, ni le travail au bureau. Les deux font sens. Après, selon le contexte de l’entreprise, la proportion de l’un et l’autre va varier. Les deux apportent leurs propres avantages. Mais on a constaté que le travail dans une situation d’isolement a un impact sur la qualité du travail, sur la motivation, sur les contacts. C’est pour cela que le coworking va s’inscrire à mi-chemin entre les deux. Sur place, les travailleurs rencontreront aussi d’autres personnes qui ne sont pas leurs collègues. Et cela apporte une valeur-ajoutée en plus. Mais évidemment, avoir encore un ou deux jours au bureau, cela fait sens.»