La pandémie a redessiné en partiela géographie des métiers de la tech

Aux États-Unis, le télétravail a créé un exode des salariés du secteur de la technologie en dehors des gros hubs traditionnels. Des villes comme Atlanta ou Miami ont attiré ces travailleurs au grand bonheur des locaux.

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Rédaction
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Les experts avaient anticipé un exode urbain durable dans le temps, et avec lui celui des travailleurs des secteurs de la tech. La pandémie a attiré ces derniers dans d’autres régions que les traditionnels gros hubs technologiques aux États-Unis que sont New York, Seattle et la baie de San Francisco.

D’après un nouveau rapport du think tank américain Brookings, les télétravailleurs de la tech se sont dirigés vers de nouvelles métropoles pendant la pandémie, comme Atlanta, Dallas, Miami ou encore Saint-Louis. Ces villes sont même qualifiées par le rapport de «Rising stars», des étoiles montantes de la tech.

Des nouvelles villes émergent

Rien que sur la seule année 2020, ces villes ont affiché «une croissance positive en ajoutant 14.000 emplois technologiques». Ces villes connaissaient déjà un attrait avant la pandémie, à l’image de Saint-Louis qui a vu son taux de croissance technologique passer de 3,9% (2015-2019) à 4,8% en 2020.

La pandémie et le télétravail ont redessiné en partie la géographie des métiers de la technologie. Les travailleurs ont privilégié de plus petites villes, parfois pour se rapprocher de leur famille, privilégier un confort matériel et mental ou pour des raisons pécuniaires. La Floride et Miami ont particulièrement attiré les travailleurs de la tech, notamment grâce à une politique fiscale avantageuse.

Du côté des «superstars», les centres technologiques de Seattle, San Francisco ou encore Austin ont vu leur taux de croissance ralentir en 2020. Seul New York a créé plus d’emplois que les années précédentes. Malgré tout, ces villes sont restées des pôles technologiques cruciaux pour le pays et le secteur.

Progrès en matière de diversité

Interrogé par le média Protocol.com, Mark Muro, l’un des auteurs de l’étude, tempère sur l’importance du télétravail dans la hausse des emplois dans ces villes moyennes. «Je pense que c’est vraiment un attrait pour un secteur qui est sous pression afin de montrer des progrès en matière de diversité», a-t-il déclaré. Selon lui, l’industrie souhaite diversifier ses talents et s’approche des villes aux universités publiques respectées susceptibles de regrouper un vivier de profils divers et intéressants. Atlanta en fait partie notamment, où Airbnb a investi pour construire un nouveau centre technologique et aider la mairie à développer plus de diversité et d’inclusion en créant des opportunités d’éducation pour les plus jeunes et les étudiants de la ville, rapporte Protocol.com.

Retour au bureau

Le think tank apporte un œil nouveau sur les flux des travailleurs de la tech et donne le ton d’une probable tendance dans le secteur dans les prochains mois. «La croissance continue -l’accélération de la croissance de l’emploi dans des dizaines d’autres zones métropolitaines pendant la pandémie- et laisse entrevoir la possibilité d’un véritable ajustement de la géographie technologique hautement concentrée du pays dans les années à venir», notent les auteurs du rapport.

Aujourd’hui, les grands hubs de la tech concentrent toujours autant la création de valeurs et le retour au bureau devrait rappeler les télétravailleurs partis dans d’autres régions. À partir du 11 avril, Apple demandera à ses employés aux États-Unis de revenir une fois par semaine, pour élargir à trois fois à la fin du mois de mai. Microsoft a d’ores et déjà demandé à ses employés de s’organiser pour prévoir le retour au bureau début avril.