Entre raillerie et jalousie, deux digital nomad racontent leur expérience

Face aux remarques empreintes de sarcasme et de jalousie suggérant le dilettantisme, deux travailleurs indépendants racontent leur usage des réseaux sociaux lorsqu’ils voyagent au bout du monde.

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Rédaction en ligne
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Quand on est travailleur indépendant à l’autre bout du monde, il est difficile de résister à la tentation de publier sur les réseaux sociaux des photos de plage et de sable fin. En même temps, n’est-ce pas là l’occasion de partager la beauté d’un mode de vie différent à l’autre bout de la planète?

Entre raillerie et jalousie, la présence en ligne se gère avec minutie pour les indépendants partis chercher du travail ailleurs. Comment ces digital nomad maniaient leurs réseaux sociaux, et s’ils y avaient pensé. Ils témoignent.

«Tu es où aujourd’hui?»

«T’es toujours en vacances de toute manière». Steven a entendu ce commentaire sorti de la bouche de son père. Si cela fait rire ce travailleur indépendant en vadrouille, c’est peut-être parce que le workation est un nouveau mode de travail étranger à son paternel. Un avis qui est loin d’être isolé…

Pourtant depuis l’Australie, les États-Unis ou la Corée du Sud, le trentenaire continue de publier ses découvertes sur son compte Instagram. Partager ces informations avec ses clients ou collaborateurs ne dérange pas le télétravailleur. Au contraire. «Nos réunions s’ouvrent régulièrement sur cette question: ’Tu es où aujourd’hui?’ C’est excellent pour briser la glace», confie-t-il.

«Je suis connecté sur les réseaux avec les personnes avec qui je travaille», raconte Steven. Et selon lui, il n’y a pas nécessairement de bonne façon de gérer son image sur les réseaux sociaux. Mais contre ces réflexions redondantes, sous fond d’humour, Steven vise, à travers sa manière de travailler et ses discussions, à montrer qu’il ne se la coule pas douce sous les cocotiers.

Se détacher du regard des autres

Cette manière d’imaginer les indépendants «à la cool» revient régulièrement dans la bouche des personnes interviewées. Est-ce de la jalousie de la part des collaborateurs enfermés dans les bureaux?

Pour Benoît Raphaël, c’est un jugement sur lequel il ne faut pas s’attarder. L’entrepreneur, parti gérer sa startup en Asie du Sud il y deux mois, publie le récit de son expérience sur LinkedIn, et de temps à autre, des photos de l’eau thaïlandaise. «Faut arrêter maintenant Benoît. Tu vas foutre tout l’Occident en dépression et sous tranxène», ironise un internaute sous l’une de ses vidéos.

Bien qu’il fasse usage des réseaux sociaux pour raconter son expérience, il tente de se détacher du regard des autres. «Quand on s’intéresse à soi, plutôt qu’à poster sur Instagram, on vit mieux», déclare-t-il par téléphone. Il donne quelques tips, notamment l’utilité du fond d’écran par défaut lors des réunions en visioconférence, pour éviter les commentaires lors des rendez-vous avec des clients.