Sorties cinéma : Outsider, La Momie, The Wall

Outsider (The Bleeder)
par
Maite
Temps de lecture 3 min.

24 mars 1975. Le boxeur américain Chuck Wepner n'oubliera jamais cette date où il a pu, sous les yeux du monde entier, monter sur le ring pour affronter le plus grand de tous les temps, Mohammed Ali. Pour Ali, c'était un énième combat d'une longue liste, mais pour Wepner, cette journée représentait le summum d'une carrière vite oubliée. Le plus grand talent de Wepner était en effet son endurance, ou plutôt sa capacité incroyable à encaisser les coups. Comme il se blessait facilement jusqu'au sang, il avait reçu le surnom de ‘The Bayonne Bleeder'. Cette carrière sportive, cependant, n'est pas la raison pour laquelle Wepner a droit à un film. L'homme était surtout un personnage haut en couleur, un type toujours jovial, aimé de beaucoup de monde. Ce qui n'était pas pour plaire à son épouse, car les fans de Chuck étaient souvent des femmes. Lorsque la gloire lui monta soudain à la tête, après le combat contre Ali, les choses allèrent de mal en pis. L'acteur principal Liev Schreiber voulait jouer le personnage depuis longtemps déjà, et on voit aussi qu'il met toute son âme -et son sens de l'humour communicatif- dans le rôle. ‘Outsider' est une belle réussite, un biopic tragicomique, souvent attendrissant, sur un homme que, pour le coup, vous n'oublierez pas de sitôt…  (rn) 3/5

La Momie (The Mummy)

Comment créer une version de ‘La Momie' qui se distinguerait de toutes les précédentes? Je peux m'imaginer qu'Alex Kurtman (<italic>voir interview à la page suivante</italic>) et ses collègues d'Universal, ont dû beaucoup se casser la tête. Finalement, ils ont misé sur deux atouts: le personnage-titre serait une femme et le spectacle serait plus grandiose encore. Dans le rôle de la fille maudite du pharaon Ahmanet, Sophia Butella a de quoi fasciner en tous les cas. Le spectacle, cependant, déçoit plutôt. Ne me comprenez pas mal: ‘La Momie' contient suffisamment de fusillades, de combats corps à corps et d'avions qui s'écrasent pour remplir toute une franchise. Mais comme les personnages ne paraissent guère plus vivants que les zombies qu'ils affrontent, on s'ennuie vite. Et c'est à Tom Cruise que revient le pompon, même si ce n'est pas tout à fait sa faute. Il est en effet sensé jouer un homme qui n'est soi-disant pas fiable pour un sou et qui se laisserait peut-être tenter par le mal. Mais le Cruise le plus terrible que l'on peut voir ici n'est qu'un vilain coquin qui ose dérober une carte au trésor. ‘La Momie' aurait pu voler plus haut, mais la crainte de son propre potentiel l'a fait opter pour la sécurité. Cela promet pour le reste de la série.(rn) 2/5

The Wall

Irak, 2007. Je sais ce que vous allez me dire : ‘Encore un film de guerre avec des Américains contre des barbus'. Pourtant ‘The Wall', c'est un peu plus que ça. Alors oui, ça commence avec des tirs, et une embuscade : deux soldats américains sont pris pour cible par un sniper irakien. Le premier est abattu, le second, Isaac, réussit à se réfugier derrière un mur de pierres branlant. Blessé au genou, à court d'eau et de munitions, il réussit à capter un signal radio pour demander du renfort. Sauf que la personne au bout du fil n'est autre que… le sniper lui-même. A partir de là, c'est quasiment un huis-clos en plein désert qui se développe entre les deux hommes. Une discussion pleine de tension et de poussière, filmée de très près, entre deux hommes ordinaires, que la guerre a transformés en ennemis. Jouant habilement sur le suspense et la rétention d'informations, le réalisateur Doug Liman (auteur de la saga ‘Jason Bourne' ou encore de ‘Edge of Tomorrow') fait de ‘The Wall' un objet fascinant, entre film de guerre et thriller psychologique, sans tomber dans la moralisation. (em) 3/5