Rencontre avec Messmer qui est prêt à hypnotiser le public belge

Après une pause de deux ans à cause de la pandémie, l’hypnotiseur Messmer est de retour sur scène pour présenter son nouveau spectacle «Hypersensoriel»: un grand rendez-vous interactif et euphorique, mettant à profit technologie et réalité virtuelle.

par
Clément Dormal
Temps de lecture 5 min.

Votre spectacle Hypersensoriel s’intéresse à nos sens…

«Le fil conducteur du spectacle est de redécouvrir nos cinq sens. Grâce à nos sens, on peut provoquer des effets hypnotiques chez les gens, soit par le son en écoutant ma voix par exemple, soit par le regard, même avec l’odeur! Je le fais d’ailleurs dans le spectacle grâce à un diffuseur qui fait rentrer en état d’hypnose les gens sensibles à cette odeur. Attention, c’est une bonne odeur hein, pas un truc dégueulasse (rires). Mais oui, on peut redécouvrir, affiner ou décupler nos sens grâce à l’hypnose.»

Votre spectacle fait aussi la part belle à la réalité virtuelle

«C’est le regard qui travaille ici. La personne met son casque sur la tête, elle ouvre les yeux et moi je ne parle plus, tout se passe à l’intérieur de la réalité virtuelle. La personne voit un truc, je ne dirai pas quoi, et elle tombe dans un état hypnotique grâce à cela. Une fois qu’elle est là, tout se passe avec le casque. Le casque dirige cette personne grâce à des suggestions et quand elle ouvre les yeux, elle a vraiment l’impression d’être à l’endroit que je propose. Déjà avec l’hypnose, on a l’impression d’être là où on le dit, alors imaginez si on rajoute à cela la réalité virtuelle! Ce qui est bien aussi, c’est que le public voit ce que vous voyez sur un écran géant.»

Comment se passe un spectacle d’hypnose à l’heure de la Covid-19 et des gestes barrières?

«J’ai dû stopper le spectacle pendant deux ans à cause de ça. Avec moi, les gens montent sur scène, ça chante, ça danse, les gens se grimpent les uns sur les autres. Alors on a dû adapter la mise en scène pour avoir un peu moins de personnes sur scène avec la distanciation. On a aussi travaillé sur des numéros où les hypnotisés pourront interagir à distance. Et le show, pour l’avoir testé au Québec, fonctionne très bien!»

Est-on obligé de croire à l’hypnose pour que cela fonctionne?

«Non, absolument pas! Ça m’aide même parfois quand les gens sont sceptiques, parce que ces personnes ne bloquent rien car elles pensent que ce sont des conneries. Là où j’ai plus de mal, c’est avec une personne qui a peur. À ce moment-là, il y a plein de blocages qui arrivent et c’est parfois dur de les percer. Après, les sceptiques, je les invite à venir à mon spectacle. D’ailleurs, sur scène, je me retrouve souvent avec des gens qui me disent qu’ils n’y croyaient pas avant d’avoir testé.»

Vous êtes-vous déjà retrouvé face à un public qui n’est pas du tout réceptif?

«Trois fois dans ma vie. J’ai dû annuler les spectacles. C’était lors d’événements privés que je faisais au début de ma carrière. J’étais notamment invité par des entreprises pour des fêtes avec les employés. Aujourd’hui, cela ne m’arrive plus, même dans des comités privés. J’ai développé un protocole pour que cela fonctionne et les chances de se planter sont moins grandes.»

Tout le monde peut-il développer ce don d’hypnose?

«Oui, d’ailleurs ce n’est pas vraiment un don. Après, je vous dirais que l’on peut tous chanter, mais est-ce que l’on chante tous bien? Avec l’hypnose, c’est la même chose. On peut apprendre à hypnotiser les gens avec les techniques de base. Mais êtes-vous un assez bon showman pour faire un spectacle? Ou êtes-vous assez bon pour être un thérapeute et comprendre rapidement ce que la personne vit et ressent? L’hypnose, ce n’est pas un script, il faut s’adapter à la personne en face de soi, à son subconscient… Cela se développe, mais je pense qu’il faut quand même des aptitudes pour le faire facilement.»

Quelle est la chose la plus folle que vous ayez vécue sur scène?

«Il y en a plein. Soir après soir, je ris, parfois je pleure de rire tellement je suis surpris. C’est pour ça que j’aime le spectacle. Car même si vous l’avez-vous une fois, le lendemain, il sera différent. Mais le truc le plus incroyable que je fais, c’est d’éliminer la douleur chez une personne qui a mal. On est ici sur un plan thérapeutique et plus sur scène. Je me souviens entre autres de cette dame qui devait se faire arracher les quatre dents de sagesse mais qui était allergique au produit pour l’anesthésie. Elle est donc venue me voir. J’ai travaillé avec elle durant deux trois séances puis je l’ai accompagnée chez le dentiste. Ce dernier a arraché les quatre dents le même jour pendant que la patiente s’imaginait à la plage en train de bronzer. Ça, c’est particulier et très bluffant».

Un retour de «Stars sous hypnose» est-il envisageable?

«La Covid nous a bloqués mais la porte n’est pas fermée, nous sommes en stand-by. Après, on peut imaginer un nouveau concept d’émission. C’est dans l’air mais je ne peux pas trop en parler. J’ai cependant des bonnes idées pour des nouvelles formules d’émissions.»