GuiHome sort un nouveau spectacle: «J’ai l’impression de vivre avec beaucoup plus d’intensité chaque moment»

Dans ce nouveau spectacle intitulé «GuiHome vous détend LeGrand», l’humoriste et vidéaste aborde ces moments qui marquent le passage à l’âge adulte. Du premier emménagement au premier enterrement, rien ne lui échappe.

par
Clément Dormal
Temps de lecture 5 min.

Ce nouveau spectacle aborde plusieurs passages de la vie. Un de ces passages vous a-t-il personnellement plus marqué que d’autres?

«Il y en a eu tellement et j’ai déjà dû choisir parmi les plus importants dans le spectacle donc c’est difficile à dire. Mais il n’y a rien à faire, il y a tout un sketch sur le mariage. Celui-là est un des plus positifs, car cela reste un chouette événement, mais c’est aussi celui qui te permet de faire un peu le bilan sur ta propre évolution. Surtout quand on compare avec celle des autres. Mais oui, c’est un sketch qui me tient à cœur car il en dit long sur l’endroit où tu es dans ta vie. C’est souvent un des signaux qui te dit que tu passes un nouveau cap.»

Un passage positif donc.

«Oui, mais c’est toujours impressionnant de se dire que l’on devient grand. Et cela commence par des étapes comme celle-là, ou le premier bébé d’un pote. Je trouve ça toujours très drôle de le mettre en musique dans un sketch pour en sortir le potentiel comique.»

Comment se passe le retour sur scène après la pause Covid?

«C’était on ne peut plus long, d’autant que cela faisait longtemps que je n’étais pas remonté sur scène auparavant. Cela s’est donc additionné. Quand je suis remonté sur scène, tout était multiplié: les sensations, l’excitation, le stress… Tout le monde avait un peu cette boule d’énergie qui devait exploser. J’ai l’impression de vivre avec beaucoup plus d’intensité chaque moment, de mon arrivée l’après-midi jusqu’au salut du soir.»

Le plaisir du public est-il aussi plus intense?

«Oui je crois. On le ressent dans leur énergie, ou dans le bruit qu’ils font avant qu’on soit sur scène… On sent qu’il y a une ambiance et qu’à tout instant cela peut exploser car le public n’attend qu’une chose, revivre ce genre de moments. Alors je n’imagine pas ce que c’est en concert, car moi cela reste dans des lieux culturels, mais on sent que le public ne veut louper aucune minute de la soirée qu’il vit.»

Vous avez également lancé un festival d’humour à Namur…

«C’est un projet qui me tient à cœur et qui est costaud mine de rien. On a une grosse programmation, de beaux partenaires de salles, le soutien de la ville… Et, surtout, on répond à une attente. On a pu le constater en voyant l’accueil réservé au festival par le grand public. On répond à une attente par rapport aux événements qu’il y a à Namur. Il manquait vraiment cette case-là.»

Cela doit vous faire d’autant plus plaisir car Namur, c’est chez vous. Auriez-vous imaginé lancer le festival ailleurs?

«Non, il n’y a rien à faire, il y a cette symbolique d’être Namurois et d’organiser un événement à Namur. Un événement lié à l’humour, dont j’ai fait mon métier… Tout ça fait qu’il y a une émotion encore plus forte. Cela me permet aussi de me sentir plus cohérent. Je n’ai pas l’impression de débarquer dans une ville comme si je me présentais aux élections alors que je n’ai jamais vécu là.»

A quel moment avez-vous décidé de lancer ce projet?

«Cela faisait plusieurs années que je me disais qu’il n’y avait pas une immense carte de l’humour à Namur en tant que consommateur. Du coup, en grandissant et en apprenant de nouvelles compétences dans le milieu, l’idée a commencé à travailler. Pendant la pandémie, je me suis dit que c’était l’occasion de gagner du temps et d’anticiper le projet. J’en ai donc défini les grandes lignes pour les présenter à la ville afin de voir si c’était quelque chose qui pouvait les intéresser.»

Se rend-on assez compte du nombre de talents comiques vivant en Wallonie?

«En tout cas, en programmant le festival, je me suis une fois de plus rendu compte de la richesse du vivier humoristique en Wallonie. Je pense que les réseaux sociaux, et le fait que des humoristes belges fassent une belle vitrine de la Wallonie à l’étranger, font qu’on a une certaine crédibilité. Mais quand je vois le plateau d’humoristes qui jouent aux quatre coins de la Wallonie et à Bruxelles, même les jeunes, je considérerai toujours qu’on est un peu sous-estimés. Même si, globalement, on se défend bien. Et cela fait du bien de voir des programmations où il y a autant de visages belges. Le rap a connu ça, les chanteurs aussi, les acteurs n’en parlons pas… C’est chouette de voir que l’humour en Belgique compte.»

On vous voit partout: sur internet, à la radio, à la télévision… Imaginiez-vous tout cela en commençant vos vidéos chez vous?

«Non, avec le recul, quand je pense au festival, à cette deuxième tournée, je me dis que mine de rien, j‘ai parcouru du chemin. Du coup, il faut juste que je continue à être concentré et à prendre du plaisir dans ce que je fais pour ne pas devenir aigri et avoir des regrets. Personnellement, tant que ça m’amuse et que je sens que j’amuse mes abonnés, je continue car cela me plaît énormément.»

Comment trouvez-vous un équilibre entre tous ces projets?

«Je ne réfléchis pas trop à l’équilibre. Je ne dois pas vraiment le trouver car j’aime vraiment tout ce que je suis en train de faire. Du coup, je n’ai pas l’impression de travailler ou de m’épuiser. Et si un jour je n’ai pas envie de travailler, je peux le faire. Il n’y a que moi qui vais m’engueuler donc ça va (rires).»

GuiHome se produira jusqu’au 23 mars un peu partout en Wallonie. Informations et réservations: www.guihome.be/#spectacle