Enki Bilal refait le monde

par
Lucie
Temps de lecture 2 min.

Las de subir les guerres et la pollution, la Terre n'a pu réprimer un "coup de sang". Durant cette apocalypse, les continents ont bougés, certains se sont réunifiés, les êtres vivants ont pour la plupart été tués. Les quelques survivants -on retrouve certains personnages des deux tomes précédents ("Animal'Z" et "Julia et Roem", ndlr)- vont se laisser porter par les événements, essayant de sauver leur peau au gré des caprices de la Terre-mère. C'est une fable métaphysique, précise Enki Bilal. "Ce n'est pas de la science-fiction car pour moi, notre réalité c'est déjà de la science-fiction", explique-t-il.

Et il a fait en sorte que le lecteur y croie à fond à son histoire de planète en colère. "La Terre se révolte, se réorganise, fait le tri parmi les humains, modifie sa géologie… Tout cela est absurde. Et d'un autre côté, je mets en contre poids une narration de type western, les gens se déplacent et se retrouvent, tout cela est très terre à terre. L'idée était que l'on passe de l'un à l'autre, du surréaliste aux petites choses du quotidien. Par exemple, deux personnes se retrouvent dans une maison qui va s'envoler littéralement mais dans cette maison, ils vont se préparer un bon repas, se délasser dans les canapés." Et il y a des moments où l'on sourit car au beau milieu de ce surréalisme surgit des pépites humoristiques bien choisies! "Cela crée une distanciation par rapport à l'énormité et l'absurdité de la situation. J'en ai besoin et je pense que le lecteur aussi", explique l'auteur qui clôt avec "La couleur de l'air" (chez Dargaud), une magistrale et géniale trilogie.

 

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