Rencontre avec Brad Pitt à bord du «Bullet Train»: «Je préfère jouer les abrutis dans une comédie»

On le sait depuis ’Snatch’, Brad Pitt excelle dans les comédies de truands! David Leitch ('Deadpool 2’) a donc eu la bonne idée de le convier à bord du «Bullet Train», le fameux train à grande vitesse japonais, pour une réunion d’assassins explosive. Metro a rencontré le duo!

par
Stanislas Ide
Temps de lecture 5 min.

Comment résumer l’histoire de ’Bullet Train’?

David Leitch: «Vous voulez dire, comment expliquer que tous ces assassins se retrouvent ensemble dans un même train (rires)? C’est cocasse, il faut l’avouer, mais le film parle justement de destin, d’être au bon endroit au bon moment. Chaque personnage a ses propres raisons de monter à bord, mais n’a aucune idée du clash épique qu’ils vont provoquer ensemble.»

Brad, qui est Ladybug, et que pouvez-vous nous raconter sur sa vision particulière du monde?

Brad Pitt: «Ladybug est avant tout un abruti, c’est-à-dire le rôle le plus agréable à jouer dans une comédie! Je n’ai pas dû inventer grand-chose car son ADN était déjà bien présente dans l’écriture. En gros, c’est un tueur qui se remet au boulot après une dépression nerveuse. Il sort tout juste de thérapie, et pense y avoir trouvé la réponse pacifique à tous les conflits du monde. Au point d’aligner des citations triviales sur le bien-être, dignes du compte Instagram d’un ado découvrant le yoga. Il arrive donc dans ce train avec les chakras ouverts, mais sans anticiper le nid de guêpes qui l’attend.»

David, en quoi votre expérience sur ’Deadpool2’ a-t-elle influencé ce film-ci?

David: «Travailler avec Ryan Reynolds est une véritable masterclass en improvisation. Ça m’a permis d’arriver sur ce tournage-ci en sachant que je devais préparer mon plateau, mais que je ne devais pas tout contrôler. On parle de direction, mais notre job est aussi d’accueillir le travail des comédiens. Et puis j’adore la comédie, l’action et le cinéma de genre. Un cocktail commercial mais malin qu’on ne verrait jamais dans un drame classique.»

Quelle ambiance de tournage obtient-on avec un casting comptant Brad Pitt, Aaron Taylor-Johnson, Joey King, Michael Shannon…?

David: «C’était ça le plus amusant, voir à quel point le film allait gonfler grâce à la rencontre de tous ces charismes! J’aime laisser grandir mes films lors des tournages, je ne veux pas les étrangler en m’obstinant à respecter le scénario à la lettre. Quand des acteurs aussi givrés que Brad ou Aaron arrivent sur un plateau, on ne les bride pas. Pourquoi mettrais-je une cage autour de ces géants?»

Le casting entier semble d’ailleurs très uni aujourd’hui…

Brad: «Comme vous le voyez, on ne peut pas se piffer (rires)! En fait, nos retrouvailles sont d’autant plus agréables qu’on peut enfin se voir en extérieur. On a tourné le film il y a deux ans, enfermés dans un studio pendant cinq mois en pleine pandémie, et ça fait un bien fou d’enfin se retrouver à l’air libre.»

Aucune scène n’a été tournée au Japon?

Brad: «Les plans extérieurs du voyage entre Tokyo et Kyoto bien sûr, mais nous les comédiens n’avons pas quitté le studio aux USA. Ou plutôt le tube géant qu’ils ont construit pour nous dans le studio (rires). Toute cette technologie nous a soufflés. Quand on pense aux plans de voiture à la Hitchcock, tournés avec un volant et deux fauteuils devant un simple écran… Aujourd’hui on parle de murs d’écrans complets, longs comme trois wagons et hauts de six mètres, diffusant ces images de paysages japonais à toute allure. On se sentait tout sauf en immobilité, et certains d’entre nous ont même eu la nausée. Mais je ne citerai pas de noms (rires)!»

’Bullet Train’ n’est ni une suite, ni un remake, chose plutôt rare à Hollywood. Avez-vous pensé à son potentiel de franchise?

David: «Oh la, tout doux, tout doux! Je pense surtout qu’on a trouvé une belle conclusion au croisement de tous ces récits individuels. Mais il ne faut jamais dire jamais, et le fait qu’on a clairement pris notre pied en fabriquant le film est encourageant. Et pratiquement on peut remonter dans leur passé, ou même changer de véhicule à grande vitesse, tout est possible.»

Review «Bullet Train»: Le pétrin à grande vitesse de Brad Pitt

Vous croyez au destin? Fraîchement remis d’un burnout grâce à une thérapie expresse, Ladybug (Brad Pitt) accepte une mission à bord du Bullet Train, le fameux train à grande vitesse japonais. L’ennui, c’est qu’il n’est pas le seul tueur à gages à monter à bord… Un peu comme dans ‘Snatch’ de Guy Ritchie, qui avait surpris pas mal de monde en l’an 2000 en révélant le talent comique du beau Brad, ‘Bullet Train’ a de légers problèmes de rythme. Avec son scénario rempli de petits flashbacks humoristiques permettant de croiser les récits individuels des personnages, la comédie bat son plein. Mais face à ces bifurcations narratives incessantes (dont un caméo magique de Channing Tatum), notre attention se perd peu à peu dans un montage plus excitant qu’engageant. Heureusement, l’artificialité du scénario n’enlève rien à la créativité de la photographie dans les scènes de combat, ni au charme foutraque des comédiens en roue libre, avec un coup de cœur évident pour le duo formé par Aaron Taylor-Johnson et Brian Tyree Henry.

‘Bullet Train’ sort en salles le 03 août