Koen De Bouw dans la peau du Diable dans «The Man Who Sold His Skin»

Il paraît qu’on connaît le diable à ses griffes. Dans ‘The Man Who Sold His Skin’, l’acteur flamand Koen De Bouw se vernit les ongles pour jouer un alter ego excentrique et maléfique de l’artiste Wim Delvoye, qui avait transformé un homme en œuvre d’art en le tatouant en 2008. Un rôle savoureux, présenté à la Mostra de Venise par l’un des acteurs les plus célèbres du nord du pays (‘Loft’, ‘De Premier’).

par
Stanislas Ide
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Qu’avez-vous pensé en découvrant le scénario?

Koen De Bouw : «J’étais pris dès la lecture du titre. Tous ces niveaux de lectures, ça m’a captivé. J’ai ensuite rencontré Kaouther (Ben Hania, la réalisatrice, ndlr), et elle est parvenue à m’emballer encore plus. C’est une femme très engagée, avec un point de vue très fort, et avec tout ça je ne pouvais qu’être fasciné. Le film ne part en guerre contre personne, mais parle de notre politique migratoire pour ouvrir des questions de façon divertissante. Je ne suis pas politicien, mais je pense que cette histoire peut servir le débat intelligemment.»

Vous avez pensé à Wim Delvoye pour le rôle?

«Kaouther (la réalisatrice, NDLR) voulait un homme diabolique et arrogant… rien à voir avec Wim, vous en conviendrez (rires)! C’est une route dangereuse pour un acteur de se focaliser sur l’excentricité d’un rôle. Mais j’ai vu le film hier pour la première fois, et je pense qu’on s’en est bien tirés. On a tellement improvisé, je n’avais aucune idée de ce que ça donnerait. Je crois que je n’ai jamais autant stressé avant de voir un de mes films.»

Monica Bellucci joue votre acolyte. Racontez-nous votre rencontre!

«Nous sommes nés exactement le même jour, de la même année. De vrais jumeaux, ça ne pouvait que bien se passer! Mais j’ai aussi été frappé par sa patience et sa discipline. J’imagine que ça vient de ses années de mannequinat.»

Vous n’avez pas peur des films populaires, comme ’Loft’ et ’De Premier’… Un choix conscient?

«Absolument! Un jour, je suis tombé sur une affiche minuscule de mon film ’Falling’ dans les toilettes d’un café, et j’ai réalisé qu’on n’osait pas pleinement vendre nos divertissements. Comme si on ne voulait pas que le public sache que le film existe. Le divertissement pur offre pourtant de très bons films! Parfois ce sont des navets, mais c’est pareil avec les films plus cérébraux. Le mélange des genres m’intéresse vraiment.»