Ghostbusters fait son grand retour sur nos écrans: «C’est une histoire de générations»

‘Ghostbusters’ (‘SOS Fantômes’) est une entreprise familiale. En 1984, le réalisateur Ivan Reitman avait connu le plus grand succès de sa carrière avec l’histoire d’une joyeuse bande de chasseurs de fantômes. Cinq ans plus tard, il avait récidivé avec ‘Ghostbusters II’ et moins de réussite. Aujourd’hui, c’est au tour du fils, Jason Reitman (‘Juno’), de poursuivre la série, cette fois avec la ou les génération(s) suivante(s) de personnages.

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Vos films précédents, de ‘Thank You for Smoking’ à ‘Young Adult’, étaient des comédies et des drames pour adultes. Avez-vous dû vous adapter pour réaliser un film grand public?

Jason Reitman : «Je trouve qu’on peut aussi montrer ‘Thank You for Smoking’ à un enfant de trois ans (rires)! Non, je n’ai pas senti de différence. ‘Ghostbusters: Afterlife’ est une histoire de trois générations dans une famille, et c’est dans la lignée de ce que j’ai fait avant. Mon co-scénariste Gil Kenan et moi avons grandi aussi avec des films comme celui-ci. Je pense à ‘E.T.’, ‘Back to the Future’ et ‘Goonies’. En tant que narrateur, je n’ai pas eu besoin de m’adapter. J’ai en revanche dû beaucoup apprendre sur le travail avec les effets spéciaux. Tout cela était nouveau pour moi.»

Une partie du public aura vu le ‘Ghostbusters’ original, mais une autre partie non. Comment contenter tout le monde?

«Gil et moi avons d’abord fait une liste de tout ce que nous trouvons chouette dans ‘Ghostbusters’, les choses que nous aimerions voir dans le nouveau film. Mais nous savions que nous voulions d’abord raconter une nouvelle histoire sur une nouvelle famille. Et avec au milieu cette gamine, Phoebe. Ce personnage, nous l’avons écrit pour nos propres filles. Aussi longtemps que nous suivions cette nouvelle histoire, nous savions que nous pouvions en même temps créer quelque chose d’original et y intégrer nos éléments favoris du premier ‘Ghostbusters’.»

Est-ce un avantage si le réalisateur du premier film est votre propre père? Quels bons conseils a-t-il pu vous donner?

«Je peux difficilement vous répondre en quelques mots. Mon père a lu chaque version du scénario, il a vu chaque montage et il était à peu près tous les jours sur le plateau. Il faisait vraiment partie de tout le processus. C’était à la fois un énorme défi et un immense plaisir de faire ce film avec l’homme qui a contribué à imaginer ‘Ghostbusters’, le plus grand expert du monde. Ses bons conseils concernaient toujours la bonne manière de raconter une histoire. Nous avons toujours parlé de cela, depuis aussi longtemps que je me souvienne.»

Vous aviez même un petit rôle dans ‘Ghostbusters II’. Quels souvenirs gardez-vous de cette époque?

«La prise de conscience, surtout, du fait que je ne suis pas un acteur (rires). J’ai de beaux souvenirs des deux films. Du premier ‘Ghostbusters’, je me souviens que j’étais à Manhattan et que je voyais comment les choses se faisaient, avec la voiture et les acteurs et la mousse à raser qu’ils utilisaient au lieu du marshmallow. C’était formidable. C’est fou de pouvoir grandir de cette façon, comme dans un univers de conte de fées. Mon père m’a d’ailleurs coupé de ce premier film, une scène où ma mère, ma sœur et moi sortions d’un bâtiment en courant. J’ai donc déniché le négatif original et je l’ai monté dans le nouveau ‘Ghostbusters’. C’était en fait ma principale raison de faire le film, pour pouvoir rectifier cette erreur historique (rires).»

Dans le nouveau film, le personnage de Paul Rudd dit à un moment donné «La science est punk!» Était-ce important pour vous, alors que la science semble plus que jamais sous pression?

«Une des raisons pour lesquelles j’aime tant ‘Ghostbusters’, c’est que le film est pro-science et pro-intelligence. On ne voit pas souvent des films où les héros sont des scientifiques ou des professeurs de science. En général, tout tourne autour de superhéros, ou de gens ordinaires qui savent se battre. Dans ’Ghostbusters’, les héros étaient des scientifiques du paranormal qui portaient une combinaison d’aviateur et ne ressemblaient pas à des superhéros traditionnels. Et c’étaient des outisders ou même des parias. Cette idée est le lien entre tous les films ‘Ghostbusters’, et il est aussi dans ‘Ghostbusters: Afterlife’, à travers le personnage de Phoebe.»

Review

Après le reboot féminin (et quelque peu décrié) de 2016, la franchise ‘Ghostbusters’ reprend avec ‘Afterlife’ (‘l’héritage’). Cette fois, il s’agit d’une suite: au décès de leur papy excentrique, les ados Trevor et Phoebe déménagent avec leur mère Callie dans la ferme délabrée dont ils ont hérité. Ils y découvrent que leur grand-père faisait partie des premiers chasseurs de fantômes et que sa tâche était loin d’être terminée. ‘Afterlife’rend, par moments, ouvertement hommage au ‘Ghostbusters’ original de 1984 et, en reprenant le méchant Gozer, le Marshmallow Man et des parties considérables de l’intrigue, cette suite compte beaucoup sur la nostalgie. Avec ses jeunes personnages principaux, ce ‘Ghostbusters’ est, encore plus que ses prédécesseurs, un vrai film familial – sans perdre de son humour percutant pour tous les âges. Grâce notamment à Paul Rudd dans le rôle du sismologue-professeur, on peut régulièrement se surprendre à trouver que cet ‘Afterlife’ ne manque pas d’esprit…