Diego Luna pour ‘Rogue One: A Star Wars Story’: «Avec ‘Andor’, on entre dans la cour des grands»

Six ans après ‘Rogue One : A Star Wars Story’, Diego Luna retrouve son personnage de Cassian Andor dans une série dédiée aux premiers rebelles ayant défié l’Empire. Réalisée par Tony Gilroy (‘Michael Clayton’), ‘Andor’ se veut plus politique que ‘The Mandalorian’ ou ‘Obi-Wan Kenobi’, prouvant que les séries ‘Star Wars’ se multiplient mais ne se ressemblent pas forcément.

par
Stanislas Ide
Temps de lecture 4 min.

On a découvert Cassian Andor dans ’Rogue One: A Star Wars Story’ en 2016. Pourquoi lui consacrer une série entière?

Diego Luna: «Quand on a commencé à en parler, j’étais surtout excité par la chance de pouvoir revenir dans l’univers de ‘Star Wars’ avec tous ces gens formidables. Très vite, mon instinct m’a dit que c’était le bon projet et le bon moment. ’Rogue One’ est un film incroyable mais il se concentre sur un seul événement (le vol des plans de l’Étoile de la Mort, Ndlr). Alors que le long format d’une série nous permet de mieux comprendre d’où vient Cassian, et ce qui est arrivé dans sa vie pour qu’il accepte de tout sacrifier pour la cause en s’engageant dans la mission suicide de ’Rogue One’. Je me suis dit c’était une histoire intéressante à découvrir, offrant la chance de voir la vie privée des gens normaux ou banals vivant dans cette galaxie lointaine, très lointaine.»

Cassian est assez différent par rapport à ce qu’on a vu dans ’Rogue One’…

«C’est bien le même mec, je vous assure (rires)! Remonter le temps nous a offert l’opportunité de le mettre dans une situation complètement différente. Il a cinq ans de moins, ce qui explique son attitude plus juvénile. Il est moins certain de ce qu’il peut accomplir aussi. Et le contexte politique est différent pour la galaxie entière, encore contrôlée par l’Empire. Le réveil va bientôt prendre place, la révolution va commencer. On a pris beaucoup de plaisir à imaginer le chemin liant ces deux moments dans la vie de Cassian, avec cette obligation de finir là où ’Rogue One’ commence. Il fallait que tout prenne sens et que la connexion opère. C’est une autre approche de la narration et c’était beau de partager ça avec Tony.»

Tony Gilroy est aux commandes. Qu’a-t-il apporté de son expérience sur des films comme ’Jason Bourne: L’Héritage’ ou ’Duplicity’?

«Il a trouvé beaucoup d’idées pour nourrir le passé de Cassian. On ne remonte pas que cinq ans dans le temps. On va plus loin encore, dans son enfance notamment. Il a voulu raconter l’histoire entière d’un homme arrivant au point de bascule où une cause politique prime sur son individualité. Tout ça n’arrive pas en un jour. Il faut des événements marquants justifiant un tel acte et la série montre bien tous les facteurs qui mènent Cassian à son destin.»

Quel a été votre plus grand défi sur ce tournage, en tant qu’acteur mais aussi comme producteur exécutif?

«Pour la casquette de comédien, c’était le même défi que pour n’importe quel projet. Je me demande à chaque fois comment je vais pouvoir me dépasser, parce que je veux découvrir et ressentir de nouvelles choses dans tous mes rôles. En tant que producteur, la pression est surtout venue du fait qu’on était dans la cour des grands. Si on y pense, c’est comme si on réalisait quatre films ‘Star Wars’ au lieu de douze épisodes. Là par exemple on pourrait croire que tout est bouclé, mais Tony (Gilroy, le réalisateur, Ndlr) est encore en salle de montage pour les derniers épisodes. Et puis il y a la promotion à assurer, la deuxième saison que nous entamons, et le doublage de ma voix pour la version espagnole. Bref, c’est la folie. La quantité de boulot impose un certain degré de concentration et de santé quotidiennes. Mais ça vaut le coup! Comme si vous veniez de recevoir le plus cool des jouets. On est libres, on a le budget… On a juste intérêt à ne pas se planter (rires)!»

Qu’est-ce qu’en pense Metro?

Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine, un certain Cassian Andor (Diego Luna) a décidé de se rebeller contre l’Empire pour mener la révolution. Si ce pitch ressemble fortement à celui de l’excellent ‘Rogue One’, la série ‘Andor’ remonte en fait le temps pour poser les bases de la mission d’espionnage décrite dans le film de 2016. Oubliez donc les Jedi et leurs sabres laser, Cassian Andor est un ‘simple’ homme du peuple que l’on va suivre d’oppression en déception jusqu’à sa prise de position politique déjà établie dans ‘Rogue One’. Si les séries tirées de ‘Star Wars’ semblent se multiplier comme des lapins, ‘Andor’ a le mérite de proposer un angle vraiment différent, faisant écho à notre propre consternation sociétale actuelle. Reste à savoir si une aventure ‘Star Wars’ baissant le curseur de la fantaisie et du kitsch enrichit l’univers créé par George Lucas ou le dénature. À vous de trancher, mais pour une rébellion moins réchauffée, on vous recommande plutôt ‘His Dark Materials: À la croisée des mondes’.