Denis Villeneuve, le réalisateur du film «Dune» se confie à Metro: «Hans Zimmer avait toujours rêvé de composer pour ‘Dune’»

«Impossible à adapter». C’est ce qui a toujours été dit à propos de ‘Dune’, le pavé littéraire de Frank Herbert. Ce classique de la science-fiction raconte l’histoire d’un jeune prince qui se voit confier la garde d’une lointaine planète de sable. Ridley Scott s’y est cassé les dents, David Lynch estime que sa version est le raté de sa carrière. Cette fois, c’est Denis Villeneuve (‘Sicario’, ‘Arrival’) qui s’y est risqué… et le résultat est un spectacle époustouflant.

par
Ruben Nollet
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Dites-nous honnêtement: combien de fois vous a-t-on dit ces dernières années que vous étiez fou de vous attaquer à ‘Dune’?

Denis Villeneuve: «Une seule fois. Et c’était très tôt, juste avant que j’entame le scénario. J’étais à Montréal, avec Hans Zimmer, le compositeur, qui tout comme moi, est un immense fan du livre depuis 40 ans déjà. Il me racontait qu’il avait toujours rêvé de composer pour ‘Dune’ et qu’il n’avait jamais vu d’autres adaptations, car il voulait rester ‘vierge’, garder une oreille immaculée. Et puis, il s’est tourné vers moi et il m’a dit: ‘Est-ce vraiment une bonne idée d’essayer?’»

Mais vous ne l’avez pas écouté?

«Je comprenais ce qu’il voulait dire. J’avais très peu de chances de réussir. Je devais tout faire pour contenter l’adolescent de 13 ans en moi, le gamin qui était devenu un inconditionnel de ‘Dune’. C’était un des plus grands défis de ce projet: ne pas me décevoir moi-même. J’étais par conséquent mon plus grand critique durant la réalisation du film.»

Vous avez souvent déclaré que les gens devaient absolument aller voir ‘Dune’ sur grand écran. Pourquoi est-ce si important, selon vous?

«Pour différentes raisons. Pour moi, le grand écran, ce n’est pas de la nostalgie. Il fait partie de mon langage cinématographique. J’ai la salle de cinéma en tête lorsque je conçois, tourne et monte un film. Je veux créer quelque chose qui absorbe complètement le public, et dans ce cas, il faut le voir là où on ne peut être distrait. Le cinéma est en outre une expérience collective, et nous en avons besoin. Cela ne doit pas disparaître. Et je veux m’opposer à la formation de clans comme cela se passe actuellement, où le public est subdivisé en un clan Netflix, un clan Apple, un clan Amazon, etc. Je veux faire un cinéma pour tous, des films qui créent des ponts et ouvrent des portes.»