Comment Pixar a construit un film autour de Buzz L’Éclair? Le réalisateur nous donne quelques explications!

Depuis son apparition dans le premier ‘Toy Story’ en tant que nouveau jouet préféré du jeune Andy, l’astronaute Buzz Lightyear est devenu un personnage de dessin animé connu de tous. Il a désormais droit aussi à son premier long-métrage d’animation, au titre approprié ‘Lightyear’. Quelques explications du réalisateur.

par
Ruben Nollet
Temps de lecture 4 min.

Comment crée-t-on une histoire à partir d’un personnage aussi connu que Buzz L’Éclair?

Angus Maclane: «Nous nous sommes d’abord demandé ce qui le caractérisait, et nous sommes arrivés à la conclusion que Buzz vit toujours dans sa propre version de la réalité. Dans ‘Toy Story’, il pense être un vrai astronaute et non pas un jouet. Chez Pixar, en outre, nous essayons toujours de mettre un peu de notre propre vie dans l’histoire, pour plus d’émotion. Ici, c’est l’idée du temps qui passe et des souvenirs qui s’accumulent.»

Cela prend plusieurs années pour faire un film d’animation. Est-ce cela que vous voulez dire?

«Cela joue certainement. ‘Lightyear’ a pris plus de 5 ans de ma vie. Entre le point de départ et le moment de boucler le film, le monde a complètement changé. Un studio d’animation est ainsi une sorte de machine temporelle. Après chaque film, je retourne un temps à Portland, d’où je viens, et j’ai vu cette ville évoluer après chaque film. La petite ville de province avec sa communauté artistique très dynamique est devenue une destination touristique très prisée où cette communauté artistique a désormais du mal à trouver sa place. Dans ‘Lightyear’ je voulais parler de ce besoin nostalgique de retourner au monde d’avant.»

De là donc l’idée de Buzz qui fait sans cesse des sauts dans le futur?

«Exactement. Et cela l’isole du monde et des gens qu’il connaît. Cette idée d’un héros qui se retrouve dans un monde inconnu est parfaite pour la science-fiction. Il échoue dans un futur qu’il ne reconnaît pas et il fait tout pour retourner dans le passé et corriger l’erreur qui a engendré ce problème.»

‘Lightyear’ est soi-disant un film d’aventures des années 1990 qu’Andy, le gamin de ‘Toy Story’, a vu. Vous êtes-vous inspiré du cinéma de cette époque?

«Soyons clairs: ceci n’est pas une parodie des blockbusters des années 1990. Les effets numériques sont aussi bien meilleurs que ce qui était possible alors. ‘Lightyear’ peut d’ailleurs aussi être un film des années 1980 qu’Andy a découvert sur cassette VHS et dont il est devenu un grand fan. Nous n’avons donc pas trop regardé le style de ces films. Nous avons en revanche essayé de jouer avec les clichés des histoires de superhéros pour créer quelque chose d’inattendu.»

Si on dit que ‘Star Wars’ a manifestement influencé ‘Lightyear’, cela vous dérange-t-il?

«Pas du tout. ‘Star Wars’ a changé ma vie. Enfant, quand j’ai vu ce film, j’ai été complètement obsédé. Je ne voulais plus que jouer à ‘Star Wars’. Je ne voulais plus rien dessiner d’autre. ‘Star Wars’ était ma religion et cela a duré des années. Ce film a fait de moi un immense fan de science-fiction. De là aussi, par exemple, la quantité de gros clins d’œil à ‘Aliens’, mon film préféré de tous les temps.»

Voudriez-vous aller dans l’espace?

«Je fais 1 mètre 93, et c’est hélas trop grand. J’aurais encore pu monter à bord de la Navette Spatiale, mais celle-ci n’est plus utilisée. Dans la capsule Soyouz, je n’entrerais pas tout simplement.»

Notre critique de «Buzz L’Éclair»

‘En 1995, un gamin prénommé Andy reçut un Buzz Lightyear, un jouet inspiré d’un personnage d’un film’, annonce le nouveau Pixar ‘Lightyear’ tout au début. ‘Il s’agit de ce film.’ Autrement dit: le Buzz L’Éclair qu’on nous montre ici, n’est pas le jouet en plastique familier des films ‘Toy Story’, mais il n’est pas vraiment photo-réaliste non plus. Les personnages de ‘Lightyear’ sont quelque part entre les deux, comme des photos passées par une application d’animation 3D. Cette approche fonctionne aussi très bien, car elle permet aux créateurs de développer leur propre style, mélange de vieille et nouvelle tech. Tous ceux qui, un jour, ont joué avec une Game Boy poufferont de rire quand Buzz parvient à un moment donné à faire fonctionner un ordinateur de bord détraqué en soufflant fort dans la fente de l’appareil. Mais ‘Lightyear’ accorde beaucoup trop peu de temps à ce genre de trouvailles rigolotes, du fait aussi de son rythme effréné. Pas de souci pour les spectateurs qui frisent le déficit d’attention, mais exténuant pour tous ceux qui aimeraient profiter davantage du voyage. 3/5