Les gares bruxelloises regorgent de secrets: les connaissez-vous?

Tout le monde connaît la gare centrale, celle de Bruxelles Schuman ou encore celle du Midi. Mais au total, 35 gares sont réparties sur le territoire bruxellois. Et leur histoire nous réserve quelques anecdotes, parfois bien belges!

par
Oriane Renette
Temps de lecture 4 min.

La première gare du Vieux Continent

Remontons dans le temps. En 1835, la toute jeune Belgique inaugure la première ligne de chemin de fer sur le continent européen. Le rail relie désormais Bruxelles à Malines. La toute première gare de Bruxelles, celle de l’Allée Verte se situait le long du canal (elle a depuis été démolie, en 1954). À son ouverture, des milliers de Belges se précipitent pour découvrir les premières locomotives («La Flèche», «Stephenson» et «l’Éléphant») tracter les wagons remplis de voyageurs. Nombreux sont ceux qui font l’aller-retour juste pour le plaisir de découvrir cette nouvelle technologie.

En matière ferroviaire, la Belgique a plusieurs fois été pionnière. En 1956, elle lançait le premier train couchette en Europe, avec la liaison Bruxelles-Ostende.

Des grands travaux pas si inutiles

À peine construites, déjà fermées: voilà le sort des gares de Simonis (Koekelberg) et de Pannehuis (Laeken) en 1984, que l’on pouvait ranger au rang des grands travaux inutiles de l’état belge. En effet, pour des raisons d’économie, la SNCB avait décidé de fermer les liaisons voyageurs prévues pour ces deux points d’arrêt. Il aura fallu attendre 2009 pour Simonis, et 2015 pour Pannenhuis (désormais Tour et Taxis) pour que des trains entrent enfin en gare.

La gare des Arcades, pensée dès 1999, a connu un destin similaire: alors que le chantier s’est clôturé en 2009, il a fallu attendre 2016 pour que les premiers voyageurs puissent enfin fouler les quais. Sept ans d’attente qui aura valu à l’arrêt Arcades le surnom de «gare fantôme» de la part des riverains.

Par-delà les frontières

Voilà une histoire bien belge. Une gare bruxelloise se trouve en réalité sur le territoire… flamand. C’est le cas de la gare du Buda (anciennement Haren-Buda). Implantée sur la commune flamande de Machelen, elle dessert le village bruxellois de Buda (vers Anvers ou Nivelles). À l’inverse, la gare de Linkebeek dessert le village flamand du même nom, bien qu’elle soit partiellement installée sur la commune bruxelloise d’Uccle. Malgré leurs spécificités frontalières, ces deux gares ont été intégrées à la nouvelle zone Brupass XL.

Record à Uccle

Alors que certaines communes ne sont desservies par aucune gare, la commune d’Uccle à elle seule en compte… cinq! Moensberg, Saint-Job, Uccle-Calevoet, Uccle-Stalle et Vivier d’Oie, toutes étant desservies par des trains S. On monte même à six si l’on compte celle de Linkebeek, à cheval entre les territoires d’Uccle et de Linkebeek.

Une gare royale mais fantôme

Une gare oubliée se trouve dans le domaine royal de Laeken. Elle fut construite en 1877, à la demande de Léopold II. Le souverain d’alors rêvait d’une gare privée, réservée à la famille royale ainsi qu’à ses visiteurs. La gare royale se trouvait sur la liaison Schaerbeek-Midi. Elle a été déclassée en 1996.

Une pièce secrète

Poursuivons dans la monarchie avec cette pièce discrète et méconnue de la gare centrale: le salon royal. Cet espace luxueux (mobilier Art Déco, marbre au sol et aux murs, tannerie Delvaux…) avait été conçu à des fins protocolaires. À l’époque où l’usage de l’avion était encore rare, il devait accueillir les délégations étrangères lors de l’exposition universelle de 1958. Pourtant, dans les années 1950, il n’a été utilisé… qu’une seule fois! Le 4octobre 1952, le jeune roi Baudouin inaugure alors la gare centrale, et par la même occasion la fameuse jonction Nord-Midi de Bruxelles.

Dans les années 60 toutefois, certaines personnalités politiques (Le Chah d’Iran, l’Empereur d’Ethiopie, le président argentin, le couple royal thaïlandais…) sont tout de même passées par ce salon royal avant de prendre le train. Le salon est doté d’une entrée indépendante (aujourd’hui fermée par un volet), juste à côté de l’entrée rue Ravenstein. Côté intérieur, on trouve une entrée près des commerces, une porte en bois surmontée d’un écusson aux armes de la Belgique.