À la recherche d’une collocation à Bruxelles? Lazare propose des colocations solidaires avec d’anciens sans-abri

Ce sont des colocs’ comme les autres… Ou presque. À Bruxelles, les Maisons Lazare rassemblent des jeunes professionnels bruxellois et des personnes qui étaient sans domicile.

par
Oriane Renette
Temps de lecture 3 min.

Lazare anime et développe des colocations solidaires: des logements partagés, où cohabitent des jeunes actifs bruxellois et des personnes qui ont connu la rue. Fondée en France depuis 2011, l'asbl s’est installée à Bruxelles (mais aussi à Madrid) en 2017. Elle y compte deux logements de 12 personnes, situés à Etterbeek: la maison des filles et la maison des gars. Chacune des colocations est non-mixte et multigénérationnelle.

Dans ce logement à taille humaine, chacun arrive avec son propre parcours de vie, prêt à partager le quotidien avec d’autres colocataires. Pour ceux qui sortent de la rue, la Maison Lazare est un toit, un lieu de vie où l’on peut poser ses valises sans limite de temps. Mais elle permet aussi de tisser des liens, de recréer un réseau de relations. Une étape essentielle pour retrouver la confiance en soi et pour pouvoir se reconstruire.

«À la maison»

Avec son modèle unique, Lazare permet donc de briser des situations de précarité, mais aussi de solitude. Avec, au final, une expérience de vie aussi enrichissante pour les uns comme pour les autres. «Grâce à Lazare, on rencontre des personnes très différentes de nous. Ça nous ouvre l’esprit. Ça nous rend plus humain, plus empathique» témoigne Baudouin, un des colocs dans une vidéo de Gestea, agence immobilière qui soutient Lazare Belgique. «Ça correspondait à ce que j’attendais, ça a même dépassé mes attentes».

«Dans mon parcours personnel, j’ai vraiment compris que le plus important, c’est d’être dans l’amour, et être là auprès des personnes seules», enchaîne Claire, de la coloc des filles. «Une fois que l’on reconnaît que l’on est fragile et que l’on a besoin de la personne d’à côté, ça change tout. Ça rend la relation totalement équilibrée.»

«Il y a un sourire, quelque chose que l’on ne sait pas définir. C’est un accueil très chaleureux dès le départ», poursuit Carine. «Tous les matins, je me réveille avec le sourire. C’est ici, et pas ailleurs que je veux être. D’ailleurs, je ne dis plus je vais rentrer à Lazare, je dis je vais rentrer à la maison.»

Quelques règles

Comme dans toute coloc, chacun a sa propre chambre, et les espaces cuisine, salon et sanitaires sont communs. En bonus: un grand jardin reliant les deux maisons! Les tâches du quotidien sont partagées entre tous les colocataires.

Seules quatre règles encadrent la cohabitation: pas d’alcool ni de substance illicite, chacun assure un service dans la coloc, chacun paie son loyer et au minimum un repas en commun est organisé chaque semaine. Car si chacun vit bien sûr sa propre vie, les temps de partage sont essentiels dans le projet Lazare. Aussi, l’association organise des sorties, activités, excursions ou week-ends entre colocs. De quoi se créer des souvenirs joyeux et impérissables.

Pour chapeauter la coloc, chacune des maisons Lazare est accompagnée par une famille responsable. Celle-ci vit dans son propre logement avec ses enfants. Elle est chargée de coordonner la maison, de veiller au respect de la charte et d’intervenir en cas d’éventuel conflit.

En outre, des structures externes et spécialisées continuent d’accompagner les colocataires qui ont quitté la rue, notamment dans leurs démarches administratives, la recherche d’un emploi…

Et après Lazare? Non loin des maisons d’Etterbeek, l’association dispose de deux «studios d’envol»: des logements autonomes, qui servent de tremplin entre la vie à Lazare et une habitation propre.

Envie d’en savoir plus? L’association organise chaque mois un repas de l’amitié ouvert à tous.

Plus d’informations sur lazarebelgique.eu