Alain Maron répond aux critiques sur la vaccination: «Il existe une fracture sociale et sanitaire»

Depuis plusieurs mois, Alain Maron essuie de nombreuses critiques pour sa gestion au sein de la capitale. Lors d’une interview avec nos confrères de Sudinfo, il a répondu à une série de questions à ce propos.

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Né à Verviers («les inondations ont été terribles»), le ministre bruxellois de la santé et de l’environnement et du climat, notamment, est au coeur de la gestion de la crise covid dans la Capitale. Alain Maron, qui a fait éclater le scandale du Samusocial en 2017, doit depuis la rentrée faire face, avec Rudy Vervoort, aux critiques liées à la gestion de la vaccination. «On doit augmenter le taux de vaccination surtout dans certains quartiers. Nous devons continuer à faire des tests et du tracing.»

Pourtant, certains disent que le travail de proximité échoue à Bruxelles?

«Il n’est pas juste de dire que les autorités bruxelloises n’ont pas eu conscience dès le départ qu’il faudrait des actions de terrain. Notre dispositif de terrain est en route depuis l’hiver passé. Quand on a lancé Bruvax, nous avons voulu une plate-forme accessible et multilingue, accessible aussi aux pharmaciens. Nous avons lancé le système des relais actions quartiers voici près d’un an avec des agents de terrain qui font aussi de la sensibilisation à la vaccination avec les associations.»

Certains quartiers restent imperméables à tous les messages?

«Il existe une fracture sociale et sanitaire. Elle était présente avant le covid. Nous y travaillons avec des contrats locaux social-santé que nous avions lancés avant le covid. Nous avons agréé des nouvelles maisons médicales dans des quartiers prioritaires. Cela va offrir des solutions à long terme après le covid. La crise est une occasion pour nous aussi de poursuivre une amélioration structurelle de la santé à Bruxelles avec la première ligne.»

Et pourtant, entre juillet et septembre, la vaccination a coincé?

«Cela ne coince pas. Pendant l’été une partie de la population n’est pas à Bruxelles. Cela joue. 3% de la population bruxelloise a été vaccinée à l’extérieur, dans des pays européens ou extraeuropéens. Par contre, c’est vrai, cela prend du temps: une journée de décentralisation réussie (mosquée, commerce, maison communale…), ce sont 150 personnes par jour dans un lieu. Une goutte d’eau, mais très importante dans des quartiers où les taux de vaccination sont bas. Un centre de vaccination, c’est entre 1500 à 3000 vaccinations par jour. On grappille avec détermination.»

Ne seriez-vous pas plutôt favorable à la vaccination obligatoire?

«La Conférence inter ministérielle santé, qui regroupe les ministres de la Santé, a décidé cet été la vaccination obligatoire des soignants, mais après concertation avec les partenaires sociaux. Ce travail est en cours au niveau fédéral sous la houlette de Frank Vandenbroucke et j’espère évidemment qu’il aboutisse rapidement.»