Voici les résultats des deux premiers événements-tests dans le secteur culturel

Plus tôt dans le mois, deux événements-tests se sont tenus à Spa et à Namur, afin de faire des premières expériences dans le secteur culturel. Les résultats de ces deux tests grandeur nature viennent d’être rendus publics par DNAnaltytics et ils sont plutôt encourageants…

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Pour la première expérience, le Petit Théâtre de Spa accueillait, le 7 mai dernier, un concert du groupe Ykons, en intérieur selon une jauge de remplissage de 50% avec un public masqué assis par bulles distantes de 1,5 mètre et filtré à l’entrée par des tests rapides.

Dans le cadre de Namur en Mai, le 12 mai dernier, il s’agissait d’organiser une représentation en extérieur devant 500 personnes maximum, avec des personnes masquées et installées selon des distances plus faibles que les normes actuellement imposées, c’est-à-dire à 1 mètre de distance.

Jauger les risques

Ces expériences sont les deux premières d’une série de six activités culturelles mises en place par la Fédération Wallonie-Bruxelles afin d’évaluer le risque de contamination au coronavirus lors d’événements culturels. La méthodologie scientifique rigoureuse suivie repose sur la réalisation de deux tests salivaires à 7 jours d’intervalle, sur deux groupes aux caractéristiques identiques, dont l’un a effectivement participé à l’événement, contrairement à un groupe-contrôle qui n’y participe pas.

Pour le concert à Spa, 423 personnes se sont inscrites sur le site www.goforculture.be afin de prendre part à l’expérience, et ont été réparties en deux groupes par DNAlytics. Parmi les personnes qui se sont présentées au Centre Culturel, ce sont au final 190 personnes qui ont pu assister au spectacle mis en place par l’organisateur Charles Gardier et l’équipe du Centre Culturel de Spa, tandis que 94 personnes ont constitué le groupe-contrôle qui n’assistait pas au concert. Les 109 personnes constituant l’équipe technique, les artistes, le personnel d’accueil et les invités protocolaires, ont également été testés.

Par ailleurs, toutes les personnes ont préalablement été soumises à un test rapide afin de répondre à une demande additionnelle des autorités fédérales dans le contexte de l’épidémie à ce moment-là. Tous ces tests rapides ont donné un résultat négatif, et n’ont dès lors entraîné aucune exclusion.

Les prélèvements salivaires ont quant à eux été analysés par le laboratoire de l’ULiège selon la technique PCR. Aucun cas positif n’a été détecté le jour de l’événement, ni parmi les participants, ni au sein du groupe contrôle. Les tests réalisés 7 jours après l’événement sur les participants des deux groupes, qui se sont représentés en nombre suffisant pour garantir la fiabilité des résultats, se sont également avérés négatifs, tant pour les participants que pour le groupe-contrôle.

Près de 800 personnes à Namur

Pour l’événement dans le cadre de «Namur en mai» organisé par Samuel Chappel, ce sont au total 793 personnes qui se sont inscrites sur le site www.goforculture.be. La même méthodologie de répartition en deux groupes a été appliquée: 256 personnes ont assisté à la représentation et 150 personnes se sont présentées pour le test du groupe-contrôle. Les 144 personnes constituant l’équipe technique, les artistes, le personnel d’accueil et des invités additionnels, ont également été testées.

Les prélèvements salivaires ont été analysés par le laboratoire de l’ULiège. Un seul cas positif a été détecté: il s’agit d’un membre du staff technique présent le jour de l’événement. Aucun cas positif n’a été rapporté parmi les participants et aucun au sein du groupe-contrôle. Les tests réalisés 7 jours après l’événement sur les participants des deux groupes, qui se sont représentés en nombre suffisant pour garantir la fiabilité des résultats, se sont également avérés tous négatifs, tant pour les participants que pour le groupe-contrôle.

«Il s’agit bien entendu de résultats préliminaires pour ces deux premières expériences», commente Thibault Helleputte, le CEO de DNAlytics. «Ils devront être confrontés aux résultats de toutes les expériences menées dans le cadre de ce projet, mais il s’agit toutefois de résultats très encourageants. Dans le cas de Spa, ils établissent de manière quantitative que l’organisation d’un concert en intérieur peut être envisagée avec sécurité, selon une jauge de public atteignant 50% de la capacité de la salle et en appliquant les gestes-barrières qui nous sont devenus familiers. Dans le cas de Namur, les résultats montrent que, moyennant le respect de quelques règles sanitaires fondamentales, essentiellement le port du masque, la désinfection des mains et un peu de discipline dans les mouvements de foule, on constate que la participation à un spectacle n’est pas associée à une hausse mesurable de la contamination au coronavirus.»

Un secteur sûr

«Le premier événement-test à Spa se tenait avec un protocole particulièrement strict, dont des tests rapides qui filtraient les entrées dans la salle. Nous nous attendions donc à ce que ces résultats confirment scientifiquement que les lieux culturels sont sûrs avec des protocoles très stricts. Cette expérience a également montré les contraintes pratiques et organisationnelles de tels tests à l’entrée, ce qui sera certainement utile dans le cadre des événements de plus grande ampleur à venir. Le test réalisé à Namur, qui ne filtrait pas le public par un test à l’entrée, permet de démontrer qu’il est possible de réduire les distances en extérieur tout en garantissant la sécurité du public. L’ensemble de ces expériences, en testant plusieurs modalités et types de spectacles, visent à aller plus loin que les protocoles qui existent déjà et qui permettent déjà la reprise progressive de la culture. Notre but est de tendre vers une reprise durable et soutenable financièrement pour le monde culturel, grâce à des éléments objectifs et scientifiquement prouvés permettant de maintenir un accès à toute la culture, quoi qu’il arrive dans le futur», conclut la ministre de la Culture Bénédicte Linard.

Les prochains événements sont programmés au début du mois de juin, sous réserve d’une autorisation du commissariat covid quant aux conditions testées. Toutes les informations sont disponibles sur www.goforculture.be.