Voici ce qui va changer quand le chômage temporaire s’arrêtera le 1er janvier

Depuis le début de la crise sanitaire, le chômage temporaire n’a jamais été aussi bas: moins d’un jour sur cent (0,87%) avait été perdu en chômage temporaire à cause de la pandémie.

par
Sudinfo
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Néanmoins, à la fin du mois de septembre, près de 100.000 employés du secteur privé étaient encore concernés, selon une estimation du spécialiste des ressources humaines SD Worx. À titre de comparaison, un salarié sur dix était encore concerné en janvier 2021.

«Heureusement, les chiffres évoluent positivement! Nous sommes sous la barre des 100 000 travailleurs qui doivent recourir à cette mesure de soutien, mais il y persiste encore des différences régionales et sectorielles», déclare Vassilios Skarlidis du Centre de connaissances SD Worx. Le taux de chômage temporaire le plus haut relevé se trouve en Brabant wallon (1,87%), suivi par le Hainaut (1,64%) et Liège(1,47%). Le Limbourg (1,27%) est quatrième devant Namur (1,04%) et Bruxelles-Capitale (1,01%). La Flandre-Orientale est la province la moins touchée: 0,55%.

Ce sont surtout les petites PME (moins de 20 travailleurs) qui utilisent encore aujourd’hui la mesure de soutien, avec 2,16%. C’est presque le double pour les sociéttés de plus de 20 travailleurs (1,19% et moins pour les organisations plus grandes).

Les ouvriers principaux concernés

En ce qui concerne le statut, SD Worx constate que le chômage temporaire continue de diminuer tant pour les ouvriers que pour les employés, mais que la différence entre les deux statuts reste considérable: en septembre, un demi-jour sur 100 jours de travail était enregistré comme chômage temporaire (0,48%) pour les employés. Pour les ouvriers, c’est un peu moins de deux jours sur 100 (1,83%), soit presque quatre fois plus.

Le secteur de l’industrie hôtelier continue à susciter le plus de soutien (8,51% de jours de chômage temporaire corona). L’aviation (6,84%) est aussi à la peine comme le divertissement (4,91%), la coiffure/soins de beauté (3,69%). La construction arrive dernière de ce top5. C’est frappant, car le secteur de l’Horeca était encore confronté à un problème de pénurie de personnel l’été dernier. L’Horeca de Namur et du Brabant wallon a connu la reprise la plus rapide en Wallonie, avec respectivement 0,47% et 5,62% de jours de chômage temporaire en septembre. La reprise dans ces provinces avait déjà commencé en juillet – également dans les hôtels – avec une réduction de moitié du recours à la mesure de soutien.

Ce qui va changer

Vassilios Skarlidis de SD Worx explique: «La forme simplifiée du chômage temporaire, en tant que mesure de soutien pendant la pandémie du coronavirus, a récemment été prolongée jusqu’au 31 décembre 2021. À partir du 1er janvier 2022, les entreprises devront en principe se replier sur les règles traditionnelles. En tant qu’employeur, vous devrez alors faire à nouveau appel au chômage économique pour les ouvriers et les employés, avec toutes les formalités et règles classiques. Pour le salarié, cela signifie principalement que la prestation sera limitée à 65% du salaire (et non à 70%). Il existe également un délai de carence: le travailleur doit pouvoir justifier d’un certain nombre de jours de travail ou équivalent (en fonction de son âge).»

Voici les conditions du chômage économique classique.

Le montant de la prestation revient à 65% du salaire limité, au lieu de 70%.

L’indemnité complémentaire de 5,74 euros/jour versée par l’ONEM est supprimée. L’employeur est tenu de fournir un supplément, qui diffère d’un secteur à l’autre.

Les travailleurs doivent remplir les conditions d’éligibilité (remplir la période d’attente pour avoir droit aux allocations de chômage).

Le prélèvement à la source sur les allocations de chômage revient à 26,75% au lieu de 15%.

Les employés doivent à nouveau être munis d’une carte de contrôle (C3.2AS) et la remettre à l’institution de paiement après le mois en question.

L’employeur envoie une notification préalable à l’ONEM (7 jours à l’avance; pour les cols blancs, l’employeur doit même démontrer à l’avance qu’il est une entreprise en difficulté au moyen du document C106a).