Steven Van Gucht s’inquiète d’une quatrième vague: «Il existe un potentiel risque»

L’expert estime qu’il n’est pas sage d’assouplir trop vite, car le risque d’une quatrième vague est bel et bien présent.

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Pour le virologue Steven Van Gucht, assouplir les règles du port du masque ne doit pas être décidé aujourd’hui. «Le monde politique veut toujours aller un peu trop vite…», a-t-il déclaré ce matin sur Radio 1. S’il précise que cela arrivera un jour, il faut pour lui que cela intervienne au bon moment.

Car pour lui, tous les dangers du coronavirus ne sont pas encore derrière nous. Malgré un bon taux de vaccination dans notre pays -avec une Flandre qui fait figure de meilleur élève–, le risque existe. «Il existe encore des modèles – tant en Belgique qu’à l’étranger – qui montrent qu’il existe un potentiel risque pour une quatrième vague majeure avec une forte charge, et même une surcharge, pour les hôpitaux!»

Pour lui l’incertitude liée au temps d’efficacité du vaccin et aux personnes non-vaccinées ne permet pas un trop grand relâchement. Il précise tout de même que si une nouvelle vague intervient, les modèles démontrent qu’on pourrait la surmonter avec des mesures «douces». «Si vous avez 20 à 30% de contacts à risque en moins, vous pouvez supprimer cette vague. Avant, c’était 70 pour cent avec un lockdown. Ce n’est plus nécessaire. Les mesures douces incluent des masques, un Covid Safe Ticket et le télétravail», précise-t-il.

Le Premier ministre, Alexander De Croo, mais également le ministre-président flamand, Jan Jambon, se sont prononcés en faveur d’un assouplissement conséquent de l’une des dernières mesures sanitaires qui touchent toute la population, estimant qu’elle ne s’indiquait plus que dans des lieux pas assez ventilés où la proximité entre les gens est trop grande comme les transports publics. L’idée serait d’inverser la logique actuelle et de ne plus délimiter que quelques exceptions. Le ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke, s’est montré beaucoup plus réservé. La solution sera donc un compromis entre ces tendances, commentait-on jeudi à bonne source.

La présidente du groupe d’experts qui conseillent le gouvernement (GEMS), Erika Vlieghe, a mis en garde dès dimanche contre la tentation de relâcher trop vite la mesure. Un rapport du GEMS datant de mardi va dans ce sens. Il adresse un avertissement aux dirigeants politique face à une remontée des contaminations et des hospitalisations à la faveur de l’automne et demande qu’un plan d’urgence soit mis en place si la situation venait à se détériorer. Aux yeux des experts, le port du masque doit demeurer une obligation à l’intérieur lorsque se côtoient des gens dont le statut vaccinal, immunitaire ou de test est inconnu ainsi qu’en cas de forte densité de fréquentation.