Qu’est-ce que le «quiet quitting», cette tendance qui émerge dans le monde du travail?

En français, traduisez «quiet quitting» par «démission silencieuse». Ce terme désigne les personnes qui ont pris la décision de ne plus faire que le strict minimum au travail, choisissant notamment de ne pas faire d’heures supplémentaires. Et nous sommes de plus en plus nombreux à suivre cette voie!

par
Sébastien Paulus
Temps de lecture 2 min.

Est-on tout doucement en train de vivre un tournant dans le monde du travail? Durant la crise sanitaire, le milieu professionnel avait été secoué par une vague de démissions, appelée «Grande Démission». Né aux États-Unis, le mouvement avait vu des millions d’Américains quitter leur emploi parce qu’ils n’étaient pas satisfaits par leur mission ou par leur salaire.

Le phénomène du «quiet quitting»

Suite à ce séisme, une nouvelle tendance semble voir le jour, celle du «quiet quitting», soit la «démission silencieuse». Il s’agit en fait de faire le strict minimum au travail, en refusant d’effectuer des heures supplémentaires ou des tâches qui sont en dehors de notre mission initiale.

En France, une étude de l’Ifop pour l’entreprise Les Makers pointe que 37% des personnes actives dans le milieu entrepreneurial pratiquent le «quiet quitting». Ce chiffre grimpe d’ailleurs à 43% quand on parle des moins de 35 ans. Ce sont les catégories «pauvres» (47%) et modestes (42%) qui semblent plus enclines à procéder au «quiet quitting», tandis qu’ils sont 32% dans les catégories aisées. Celles-ci se sentent plus impliquées que les catégories pauvres, ce qui se comprend aisément.

Les chômeurs fainéants?

Cette étude pointe aussi le fait que 48% des actifs perçoivent le travail comme une contrainte plutôt que comme une source d’épanouissement en 2022. À titre de comparaison, ce chiffre s’élevait à 25% en 1993.

Et si de nombreux Français (qui ne doivent pas être bien loin de la mentalité belge, ndlr) approuvent cette certaine forme de droit à la paresse, ils restent opposés aux chômeurs. 66% des sondés par cette étude estiment que les personnes sans-emploi pourraient trouver de travail s’ils le voulaient.