Mohamed Abrini espérait qu’on le ferait évader: «Je connais des gens prêts à me faire sortir d’ici»

Mohamed Abrini, «l’homme au chapeau» des attentats de Bruxelles, espérait, deux mois après son arrestation, que des «gens» le feraient évader.

par
Belga
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Il aurait voulu que son jeune frère récupère les armes de la cellule terroriste de Bruxelles que les kamikazes avaient cachées avant de frapper à Zaventem et Maelbeek le 22 mars 2016. Des écoutes directes réalisées en prison en attestent, écrivent lundi La Dernière Heure et La Libre Belgique.

Des armes au coeur de l’affaire

Des photos retrouvées dans l’ordinateur que les terroristes avaient abandonné dans une poubelle publique au matin du 22 mars ont attesté de l’existence de ces armes.

L’enquête a ensuite révélé que Mohamed Abrini aurait voulu que son petit frère récupère les armes. Des écoutes réalisées par la Sûreté de l’État à la prison de Bruges, où étaient détenus Mohamed Abrini et Bilal El Makhoukhi, en attestent.

C’était les 1er et 2 juin 2016, soit près de deux mois après l’arrestation d’Abrini. Le 1er juin vers 22h30, interrogé par Abrini, El Makhoukhi lui dit qu’il savait où étaient cachées les armes. Vingt-quatre heures plus tard, Abrini revient à la charge: «Je voulais que tu me dises le code où se trouvaient les armes, comme ça j’aurais envoyé quelqu’un les chercher.»

Des complices?

El Makhoukhi lui dit que la personne à qui il a confié les armes ne les remettra qu’à une personne qu’il connaît. Ce à quoi Abrini répond: «Oui, mais si j’envoie mon petit frère, il lui montrera sa carte d’identité. Ton contact saura alors que je suis détenu avec toi à Bruges et que mon frère vient de notre part. Rien qu’avec mon nom, il saura que ce n’est pas un piège. Parce que je connais des gens qui sont prêts à me sortir d’ici.»

Incarcéré depuis 2016, El Makhoukh dernier doit être jugé, à partir d’octobre, avec Salah Abdeslam, Mohamed Abrini et sept autres accusés pour leur implication dans les attentats de Bruxelles.