Marc Van Ranst sceptique après le Codeco: «Parfois, il faut être audacieux»

«On ne combat pas une épidémie avec de l’espoir», a notamment déclaré Marc Van Ranst après le Comité de concertation de ce vendredi.

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Belga avec rédaction en ligne
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«C’est toujours trop tard», a déploré vendredi le virologue Marc Van Ranst, à l’issue du Comité de concertation. «Vous ne pouvez pas sauver le chou et la chèvre», a-t-il déclaré au micro de la chaîne de télévision flamande, VTM. «Parfois, il faut être audacieux. Des masques buccaux dans les écoles dès l’âge de six ans et des compteurs de CO2 obligatoires dans les salles de classe: cela aurait pu être fait il y a un an. Alors, le problème ne se serait pas posé dans les écoles.»

Maintenant qu’une classe entière doit être mise en quarantaine après deux infections, le virologue s’attend à ce que de plus en plus de classes soient en quarantaine. Selon lui, il reste également à voir si la période de pause dans l’éducation n’arrivera pas trop tard.

«On ne combat pas une épidémie avec de l’espoir»

M. Van Ranst s’est dit par ailleurs «un peu surpris» que le secteur de la restauration puisse rester ouvert jusqu’à 23h00. «C’est un risque. Cela pourrait bien se passer, et espérons-le. Mais on ne combat pas une épidémie avec de l’espoir.» La recommandation de limiter les contacts et d’utiliser des autotests a tout de même satisfait le virologue. Le scientifique s’est également dit favorable à la mise en place d’un «baromètre corona». «Nous avons besoin d’un baromètre ou d’un système de couleurs. La population a besoin de la prévisibilité et de la clarté qu’un tel système peut lui apporter.»

«Des recommandations importantes du GEMS ne sont pas suivies»

«Nous constatons qu’une fois de plus, des recommandations importantes du GEMS ne sont pas suivies», regrettait pour sa part la directrice de Zorgnet-Icuro, coupole flamande des hôpitaux et organisations de soins, à la suite du Codeco. «Nous savons qu’en conséquence, la courbe va baisser beaucoup plus lentement que nécessaire pour pouvoir reprogrammer les soins différés. Les admissions dans les unités de soins intensifs continueront d’augmenter pendant au moins dix jours. La situation reste donc précaire et le risque que nous devions faire des choix difficiles reste bien réel», ajoute Margot Cloet.

Si elle déplore le statu quo des mesures dans le domaine de l’horeca, elle se dit satisfaite des mesures prises au niveau scolaire même si «elles laissent encore deux semaines au virus pour circuler dans les écoles». Margot Cloet souligne qu’il est important que les mesures soient maintenues pendant une période suffisamment longue et qu’elles soient correctement observées par tous. «L’efficacité des mesures dépendra de la façon dans laquelle elles seront observées dans la pratique», insiste-t-elle. «Nous devons également continuer à sensibiliser les gens à l’utilisation des autotests. Ils sont très efficaces pour permettre aux contacts dans la sphère privée de se dérouler en toute sécurité.»