L’opération de Cédrine reportée à cause du coronavirus: «J’ai une bombe à retardement dans la tête»

Les soins chirurgicaux essentiels et mixtes dans les hôpitaux accusent plus d’un an de retard en raison de la pandémie de Covid-19, indiquait vendredi l’Institut national d’assurance maladie invalidité (Inami), qui a réalisé un audit de la question. Pour les soins non essentiels, le retard atteint 4,6 années. RTL Info a rencontré deux personnes impactées par ce retard et dont l’opération, jugée non-urgente, a été reportée.

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Aaron, un bébé de 3 semaines, devait se faire circoncire ce 6 décembre pour raison médicale au Centre hospitalier de Namur. Mais vendredi dernier, son opération a été annulée. «Selon l’hôpital, ce n’est pas du tout de leur fait. Ils ont reçu des directives du gouvernement par rapport aux normes covid. Et donc, toutes les opérations non-urgentes sont annulées ou reportées. Dans mon cas, annulées», explique Angélique Nicloux, la maman d’Aaron, au micro de RTL Info.

Durant les six premières semaines de vie du nourrisson, la circoncision peut se faire sous anesthésie locale. Au-delà, il faut attendre que le bébé ait 1 an et l’opération se déroule alors sous anesthésie générale. «Une anesthésie totale c’est quand même plus inquiétant surtout sur un enfant en bas âge. Et à 1 an, les enfants se rendent plus compte de ce qui leur arrive», s’inquiète Angélique. «Je comprends la situation covid, les cas sont très importants mais il n’y a pas que ça, la vie continue et les autres maladies aussi», ajoute-t-elle.

Cédrine a «une épée de Damoclès au-dessus de la tête»

Cédrine souffre quant à elle d’un anévrisme cérébral. L’opération sous anesthésie générale prévue cette semaine a été reportée car elle n’est pas considérée comme une urgence suffisante. «Ils ont justifié ça par le covid. Je suis considérée comme une semi-urgence. J’ai une bombe à retardement dans la tête mais je suis une semi-urgence», s’indigne Cédrine au micro de nos confrères de RTL. «C’est l’inquiétude de se dire que mon anévrisme peut fissurer aujourd’hui ou dans 6 mois, je n’en sais rien. Donc j’ai cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. Est-ce que je vais vivre ou non?», explique encore la jeune femme.

«Un effet exponentiel des listes d’attente»

Au centre hospitalier de Namur, 30 des 70 opérations prévues ce lundi sont reportées en raison de la pandémie. «Le patient qui est reporté aujourd’hui se retrouve dans la liste d’attente des interventions prévues le lendemain. Or, cette liste-là était déjà elle-même prévue. Il y a un effet exponentiel des listes d’attente et c’est quelque chose qui nous inquiète très fort», explique Marc Vranckx, directeur médical du Centre hospitalier Sambre et Meuse.

Au total, plus de 3.600 personnes sont hospitalisées en Belgique en raison du Covid-19, dont plus de 800 patients traités en soins intensifs.