L'IHECS ouvre ses cours aux réfugiés
De février à mai, 7 nouveaux élèves intégreront l'IHECS, l'Institut des Hautes Etudes des Communications Sociales. Des étudiants un peu 'spéciaux' puisqu'ils feront partis du nouveau programme de cours proposés aux réfugiés. « On avait envie de faire quelque chose en réponse à la crise migratoire. L'IHECS ne s'était pas encore positionnée » nous explique Hélène Pochet, chargée du développement des projets sociaux. Suite à cette prise de conscience, l'équipe à chercher un moyen de s'impliquer dans l'aide et l'intégration des réfugiés. Et c'est tout naturellement qu'ils ont décidé d'ouvrir les portes des salles de classe. « Nous avons fait le constat que quand ils arrivent en Belgique, on leur offre peu d'emplois qui sont adaptés à leur profil. Parce que les diplômes étrangers sont moins reconnus ou n'ont pas la même valeur qu'un diplôme belge. On va donc leur permettre d'avoir une attestation délivrée par une institution belge » continue-t-elle. Pas de diplôme à la fin du cycle donc, qui serait trop compliqué à mettre en place, mais une attestation d'une institution reconnue. L'espoir de l'IHECS étant que cette attestation fasse office de « porte d'entrée » pour que le réfugié puisse faire valoir ses compétences auprès de futurs employeurs.
Des cours à la carte
Concrètement le programme, ouvert aux réfugiés, aux demandeurs d'asile et aux bénéficiaires de la protection subsidiaire, permet de participer à presque tous les cours de bachelier. Ces nouveaux étudiants auront donc le choix de participer à autant de cours qu'ils le souhaitent sans plafond minimal ou maximal. « On laisse la liberté car mettre un maximum ou un minimum, c'est compliqué. Cela dépend de leur disponibilité. Pour ceux qui ont le statut de réfugié et qui habite à Bruxelles, c'est encore assez facile de venir. Mais pour ceux qui sont demandeurs d'asile, logés dans des centres d'accueil qui sont fort éloignés de Bruxelles, c'est plus difficile », relate Hélène Pochet.
Une démarche sur le long terme
Plus globalement, cette initiative s'inscrit dans une démarche sur le long terme. En effet, l'IHECS voudrait impliquer des personnes issues de l'immigration directe en les invitant à partager leur expérience et leurs compétences aux futurs communicants. « Ce sont sûrement des gens qui ont plein de choses à nous apprendre. Ils doivent avoir d'autres pratiques, d'autres visions. Ce sera intéressant pour nos étudiants de confronter leurs idées», développe Hélène.
Une chose est sûre: que ce soient les professeurs ou les élèves, l'ensemble de l'IHECS semble se réjouir de cette action. « J'ai lancé appel pour avoir des buddys (parrain d'étudiant) et j'ai reçu plus de 30 réponses en deux heures ! » conclut-elle.