L’étudiant congolais inscrit à l’UCLouvain n’a finalement pas été expulsé ce dimanche

Junior Masudi Wasso, un étudiant congolais âgé de 20 ans, inscrit à l’UCLouvain pour suivre des cours d’économie, s’est opposé à son expulsion du territoire belge dimanche matin, ont indiqué dimanche plusieurs sources. Une vingtaine de personnes étaient présentes à l’aéroport de Zaventem afin de sensibiliser les passagers du vol pour Kinshasa dans lequel devait être mis Junior Masudi Wasso.

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Belga avec rédaction en ligne
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«Nous dénonçons une situation dramatique et un acharnement à l’égard d’un jeune qui dispose d’un visa étudiant parfaitement en règle», témoigne une membre du collectif de soutien à Junior.

Il s’agit de la deuxième tentative d’expulsion après un premier essai jeudi. En fin de matinée dimanche, le jeune homme a été ramené au Centre de transit Caricole où il est détenu depuis le 18 septembre. Une manifestation en son soutien est prévue lundi à 12h30 devant l’Office des Etrangers à Bruxelles.

L’UCLouvain a déjà dénoncé le sort réservé à Junior Masudi Wasso. Les recteurs et rectrices des universités francophones ont fait de même dimanche par voie de communiqué.

Pas suffisamment qualifié

«Ils s’insurgent contre la volonté d’expulsion de cet étudiant et espèrent vivement que le secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration (Sammy Mahdi, NDLR) fera usage de son pouvoir discrétionnaire pour permettre à Junior Masudi Wasso de poursuivre sereinement ses études en Belgique», a fait savoir le Conseil des recteurs (CRef)

Junior Masudi Wasso avait été admis à s’inscrire à l’UCLouvain. Manifestement en possession d’un passeport en règle et d’un titre de séjour valable, il a pourtant été interpellé par la police des frontières lors de son arrivée en Belgique et est retenu depuis dans un centre fermé en vue d’être expulsé du territoire. Les policiers qui l’ont interrogé ont jugé ses connaissances académiques insuffisantes, estimant dès lors le motif de son voyage suspect, rappelle le CRef.

Le Collectif de soutien à Junior précise que la sœur de l’étudiant réside et travaille en Belgique après y avoir fait ses études.

L’affaire connue au Congo

L’affaire a aussi été évoquée par le gouvernement congolais, rapportait Le Soir samedi. Le président Félix Tshisekedi a notamment condamné un «acte déplorable», exigeant la libération immédiate du jeune homme. Le président «insiste sur la nécessité de rappeler aux autorités belges d’assurer, par devoir de réciprocité, un meilleur traitement aux citoyens congolais qui arrivent sur leur sol, comme la République démocratique du Congo le fait pour les citoyens belges», a-t-il indiqué en conseil des ministres.

Dans l’opposition, DéFI demande à M. Mahdi, de faire la lumière sur cette situation. Le député et président, François De Smet, interrogera le secrétaire d’Etat mardi en commission de l’Intérieur de la Chambre.

«S’il est exact qu’un visa ne donne pas d’accès automatique au territoire, ce cas pose question sur la manière dont la police aéroportuaire peut réduire à néant en quelques questions des documents aussi charpentés qu’un visa et une inscription universitaire», a-t-il souligné dans un communiqué.