Les hôpitaux belges ferment des lits de soins intensifs par manque de personnel

En théorie, les hôpitaux belges disposent de plus de 2.000 lits en soins intensifs mais, contrairement aux précédentes vagues de Covid-19, ce n’est pas tout à fait le cas dans la pratique.

par
Belga
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Il y en effet désormais trop peu de personnel pour les prendre en charge. Pour le moment, dans les services de soins intensifs, il est ainsi estimé qu’environ 5% des lits sont «perdus», c’est-à-dire indisponibles pour accueillir un patient, rapporte De Standaard vendredi. La tendance est aussi notable dans les services normaux des hôpitaux, avec là aussi une capacité réduite.

«Nos marges s’amenuisent», résume Marcel Van der Auwera, le chef du département Aide d’urgence du SPF Santé publique et de l’Hospital & Transport Surge Capacity Comité – HTSC, qui surveille au quotidien la situation. «Nous n’avons pas d’aperçu des contaminations du personnel par hôpital, ni de l’absentéisme, mais les lits fermés que les hôpitaux nous communiquent donnent une image indirecte de leur capacité.»

Dans tous les hôpitaux

M. Van der Auwera reconnaît que certains lits ne sont pas disponibles aussi pour des raisons techniques, comme pour la rénovation d’une aile. «Mais soyons réalistes au sujet de ces chiffres en hausse: je ne pense pas que les hôpitaux envisagent la 4e ou 5 vague comme un moment idéal pour des travaux de rafraîchissement.»

Les lits indisponibles se retrouvent dans tous les hôpitaux, que ce soit Bruxelles, Namur, Liège, Gand ou Louvain. Peu d’infrastructures échappent en outre à la pénurie de personnel.

La solidarité est toutefois à l’œuvre entre collègues mais celle-ci pèse également, selon Marcel Van der Auwera, qui capte aussi beaucoup de signaux de burn-out. «Les hôpitaux me rapportent cela car, quand les soignants sont appelés à rejoindre un département Covid, ils se portent aussi parfois malades. Ils n’en peuvent plus. D’autres jettent aussi l’éponge définitivement et cherchent un autre emploi. Ce qui est compréhensible: les décès quotidiens sont pour le grand public un fait divers, mais ces personnes sont confrontées à un nombre hors norme de mourants. Nous le sous-estimons.»