Les familles en Belgique n’ont jamais été aussi diversifiées, selon une nouvelle étude

«Les familles en Belgique n’ont jamais été aussi variées qu’aujourd’hui, dans une société de plus en plus super-diversifiée», soutiennent quatre chercheurs et chercheuses de la Haute École Odisee dans un récent livre consacré à la question.

par
Belga
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En Belgique, il n’y a jamais eu autant de familles composées d’un ou plusieurs membres issus de l’immigration. Ainsi, dans moins de deux familles sur trois (65,5%), les deux conjoints sont d’origine belge alors qu’il y a une vingtaine d’années, en l’an 2000, c’était encore le cas pour quatre couples sur cinq. Si l’on se concentre sur Bruxelles, début 2021, seul un couple cohabitant sur cinq avait la nationalité belge contre près de la moitié en 2000.

L’équipe de recherche constate que, dans de nombreux endroits du pays, la société évolue démographiquement plus vite que la politique et les services proposés. Avec pour corollaire que l’offre existante de soutien aux ménages n’atteint souvent pas suffisamment les familles «super-diversifiées». Les chercheurs citent pour exemple le taux de divorce, qui est plus élevé dans les mariages mixtes. D’après eux, les familles à composition mixte y sont plus vulnérables. «L’offre existante de médiation familiale ou de divorce est fortement axée sur la classe moyenne et s’adresse actuellement principalement aux familles blanches», observent-ils. Il est donc nécessaire de développer de manière ciblée le soutien aux familles d’origine non européenne.

«Repenser la politique familiale»

Les soins, le soutien ou l’assistance ne sont par ailleurs pas assez sensibles à la diversité. Les experts et expertes plaident dès lors pour «culturaliser» davantage les services, les organisations et les gérer de manière plus explicite. «Il est donc urgent de repenser la politique familiale», insiste l’équipe de recherche. «L’approche daltonienne actuelle n’offre pas de garanties suffisantes pour que les soins ou l’aide sur mesure soient accessibles à toutes les familles ou même existent dans un contexte de super-diversité.»

Chercheurs et expertes appellent aussi à inclure, dans la politique familiale, les personnes en attente d’une décision quant à leur demande d’asile. «Ces personnes ne deviennent pas des familles après leur reconnaissance (de statut de réfugiés). Elles le sont déjà lorsqu’elles arrivent dans notre pays et demandent l’asile», concluent-ils.