Le PS demande une conférence interministérielle en urgence pour discuter du problème des sans-papiers

Le PS a demandé vendredi la convocation en urgence d’une conférence interministérielle sur le problème des sans-papiers. Le vice-Premier ministre, Pierre-Yves Dermagne, en a officiellement fait la demande, a-t-on indiqué à son cabinet. Les socialistes ont formulé plusieurs revendications dans un communiqué, dont celle d’une possibilité de créer une commission de régularisation indépendante.

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Le 23 mai, environ 400 personnes ont entamé une grève de la faim à l’église du Béguinage et sur les sites de l’ULB et de la VUB à Bruxelles. Travailleurs sans papiers, ils ont été durement frappés la crise sanitaire en perdant leurs moyens de subsistance et en ne bénéficiant d’aucune protection.

Ces derniers jours, les cris d’alarme se sont multipliés à propos de leur état de santé après un mois de grève de la faim, notamment venant de l’organisation Médecins du monde. Des actions de soutien ont également été menées.

Le secrétaire d’État à l’Asile, Sammy Mahdi (CD&V), a appelé à plusieurs reprises les grévistes à cesser leur action. Vendredi passé, interrogé en commission de la Chambre, il s’est dit ouvert au dialogue mais a maintenu son refus de négocier avec eux. Il ne veut pas non plus s’engager dans la voie d’une régularisation par le travail, estimant que cela en reviendrait à mener une opération de régularisation comme en 2009, ce qui n’est pas la solution, selon lui.

Une situation alarmante

La situation devient pourtant «alarmante», constate le PS qui a rappelé sa «position claire» dans ce dossier: établissement de critères clairs et objectifs inscrits dans une loi pour une régularisation individuelle des sans-papiers, création d’une commission indépendante qui examinerait les demandes, attention particulière à porter aux droits des enfants sans-papier, travail avec les entités fédérées pour faciliter l’accès au travail et à la formation.

«Il y a environ 150.000 personnes sans-papiers en Belgique. La plupart d’entre eux occupent des fonctions en pénuries et contribuent à faire tourner notre pays en travaillant, notamment, dans les secteurs de la construction et de l’Horeca. Pourtant, ils n’ont ni accès à la sécurité, ni à la justice, ni à la dignité», a souligné le PS.

«Prendre le problème à bras-le-corps aujourd’hui, c’est aussi donner à ces personnes la possibilité de contribuer à l’économie tout en leur accordant des droits et une protection. Enfin, cela permettra de répondre à la demande de milliers d’employeurs qui souhaitent engager ces personnes», a-t-il ajouté.