Le permis à points servirait à sanctionner «les gros récidivistes», assure Vias

Présent dimanche sur le plateau de l’émission «C’est pas tous les jours dimanche» (RTL-TVi), le porte-parole de Vias a souhaité écarter certains doutes ou craintes autour de la potentielle introduction future d’un permis à points en Belgique. La grande majorité des citoyens ne risque pas de perdre son permis, le système viserait à sanctionner avant tout «les gros récidivistes», met-il au point.

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Durant la semaine, l’ex-«Institut belge pour la Sécurité routière» a annoncé avoir bouclé une nouvelle étude sur le permis à points, analysant le système belge de suivi des récidivistes à la demande du ministre de la Mobilité Georges Gilkinet. Conclusion: «La Belgique est à la traîne lorsqu’il s’agit de suivre et de sanctionner les infractions routières pas assez graves pour que leur auteur comparaisse devant le tribunal» et «le permis à points est un moyen de donner une suite adéquate à ces infractions».

Le ministre a indiqué dans la foulée qu’il mettrait une proposition de permis à points à la belge sur la table du gouvernement dans les prochaines semaines, si possible avant le 21 juillet. Cette perspective a été accueillie avec réserve à la Chambre dans les rangs du PS et du MR.

«Semi-automatisé»

Le système préconisé par Vias, «serait moins aveugle qu’en France», car «semi-automatisé»: il n’y aurait pas de «retrait aveugle» de permis, mais plutôt passage devant un juge à partir d’un certain point, précise dimanche Benoit Godart, porte-parole de l’institut. «Aujourd’hui, vous pouvez par exemple conduire tous les jours à 150 km/h sur l’autoroute, être plus tard pris avec une alcoolémie de 0,7, puis 15 jours après être pris pour GSM au volant, et ne jamais être inquiété (au-delà d’amendes à payer, NDLR). Et ça, l’étude le montre, ça n’existe nulle part ailleurs. Le permis à points serait une réponse à cette lacune».

Les craintes d’une multiplication exagérée de retraits de permis (quand les points sont épuisés) sont infondées, selon lui. «La majorité des citoyens ne sont pas concernés: en France, 86% des conducteurs ont encore tous leurs points ou n’en ont perdu que un ou deux. Ne perdent leur permis que ceux qui ont commis de toutes grosses infractions, notamment de vitesse et d’alcool», les «gros récidivistes».

Des conducteurs sans permis?

Certains, comme l’ex-ministre MR de la Mobilité François Bellot (présent lui aussi sur le plateau de RTL-TVi), avancent comme effet pervers du permis à points la multiplication des conducteurs roulant sans permis, sur base de l’estimation que 700.000 personnes sans permis conduisent sur les routes françaises. «Cela représente 2% des conducteurs français, or, en Belgique, il y en a environ 100.000 dans ce cas soit 1,7%. On est déjà dans la même moyenne, et la raison des chiffres un peu plus élevés en France serait la difficulté d’y obtenir le permis», nuance Benoit Godart dimanche.

Quant aux doutes sur l’efficacité du système en matière de sécurité routière (et in fine de nombre de tués sur les routes): «en Norvège on voit un effet clair sur les conducteurs qui sont sur le point de perdre leur permis, ils adaptent leur comportement», conclut-il.