Le pass vaccinal va-t-il devenir une réalité en Belgique? Voici ce qu’en pensent les experts

Le Covid Safe Ticket pourrait bientôt être transformé en pass vaccinal en Belgique. Un nouvel outil qui ne convainc visiblement pas les experts.

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Le pass vaccinal sera-t-il bientôt une réalité en Belgique? L’idée commence à faire son petit bonhomme de chemin dans plusieurs partis politiques, dont l’Open VLD, le parti du Premier ministre Alexander De Croo. «Une politique ’1G’ (où seule la vaccination est un sésame valable, NDLR) est la meilleure solution», a indiqué lundi Egbert Lachaert, le président du parti.

«Un cadeau aux mouvements anti-vax»

Mais que pensent les experts de cette solution? Pour l’instant, elle n’a jamais fait partie de leurs recommandations. «Une telle politique équivaut plus ou moins à une vaccination obligatoire», explique à Het Laatste Nieuws Marc Van Ranst. «Vous maîtrisez l’épidémie plus rapidement, mais vous en payez le prix, car vous alimentez l’idée que les gens sont forcés. Il favorise la polarisation, et c’est un cadeau aux mouvements anti-vax. Je ne suis pas favorable à une quelconque obligation, sauf pour les agents de santé qui sont en contact avec les patients».

Un avis partagé par Omer Van den Bergh, professeur de psychologie de la santé, toujours dans Het Laatste Nieuws. «Cela fonctionne comme un outil pour persuader les sceptiques, mais ce groupe est devenu très petit. Ceux qui sont fermement opposés à la vaccination ne changeront pas d’avis. Ils se sentiront exclus, ils s’opposeront à la politique et ils s’organiseront encore plus fortement».

Quid de l’obligation vaccinale?

De son côté, Yves Van Laethem indiquait il y a peu dans la Dernière Heure qu’il fallait poser la question de «l’obligation vaccinale» plutôt que de mettre en place un pass vaccinal. «On doit avoir le courage et l’honnêteté intellectuelle de rendre obligatoire la vaccination, en passant par le Parlement, qu’on la fasse voter et qu’il y ait un débat pendant quelques semaines, ou que les représentants du peuple décident quelque chose. C’est un avis personnel, mais je n’aime pas cette utilisation du pass», indique-t-il.

«Le CST accordé aux vaccinés est un procédé dangereux, car on voit bien que la vaccination n’empêche pas totalement les infections, on donnerait alors un faux sentiment de sécurité aux gens, même si le vaccin protège largement contre les formes graves», met finalement en garde Pierre-François Laterre, chef soins intensifs des cliniques universitaires Saint-Luc. «Soit on va vers une obligation vaccinale pour tous les adultes ou bien on laisse cette liberté aux gens, mais en tout cas, lier le CST à la vaccination serait une erreur», conclut-il pour la DH.

La France l’introduit

Ce lundi, le Premier ministre français Jean Castex a annoncé l’introduction de ce fameux pass vaccinal dans son pays à partir du 15 janvier prochain. Nos voisins devront le montrer pour entrer dans les restaurants, musées, théâtres, salles de sport et de spectacle.