Le gérant de Filigranes visé par une plainte pour harcèlement moral et sexuel par 48 de ses employés

Une plainte collective signée par 48 employés de la libraire Filigranes, située à Bruxelles, a été déposée auprès de la caisse d’assurance sociale Securex, à la cellule psychosociale en charge de la protection du bien-être au travail, rapporte vendredi BX1. La plainte accuse le créateur de la librairie, Marc Filipson, de harcèlement moral et sexuel.

par
Belga
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La plainte déposée auprès de Securex fait état d’heures supplémentaires qui parfois ne peuvent être ni récupérées ni payées, de changements d’horaires en dernière minute, de contacts répétés en dehors des horaires de travail, d’une surveillance par l’utilisation de carte pour accéder au logiciel de gestion, d’un manque de personnel.

Les plaignants précisent aussi que cinq personnes sont parties en burn-out sur les six derniers mois à cause notamment du comportement de M. Filipson, décrivant des coups de colère, des insultes, des intimidations, une incohérence dans les consignes, des remarques concernant la tenue vestimentaire ou le physique des employés, de contacts physiques non souhaités.

Des témoignages choc

Parmi les nombreux témoignages que l’on retrouve dans l’article de BX1, on apprend notamment que M. Filipson harcèlerait sexuellement ses employés: « Marc trouvait cela très drôle de me mettre la main à l’entrejambe. Après quelques fois, je lui ai demandé d’arrêter. Je lui ai dit que je porterais plainte s’il continuait. J’ai été très ferme et il a arrêté jusqu’à une fête du personnel où il était ivre.» Lors de cette soirée, le patron de Filigranes a proposé à David de le retrouver dans les toilettes pour une relation intime. « J’ai refusé. Le lendemain, il est venu vers moi avec des billets de 100 euros, soi-disant pour mes vacances. Je pense surtout qu’il a voulu acheter mon silence. »

«On m’a demandé d’engager plutôt des étudiants mignons et homosexuels. Marc Filipson passe souvent à la caisse et met la main aux fesses des caissiers. Il a un problème. On doit dire à nos jeunes de faire attention et de ne pas se trouver seul avec lui», explique quant à lui un responsable de rayon resté anonyme.

Le conseil d’administration répond

Après la plainte, Filigranes disposait de trois mois pour répondre. Le conseil d’administration de la librairie a réagi en soulignant que les employés n’étaient pas obligés de participer aux soirées caritatives et qu’il allait «creuser la question des heures supplémentaires», selon BX1. L’entreprise a également reconnu un manque de personnel pour certains rayons mais aurait des difficultés à recruter de la main-d’œuvre supplémentaire.

Le CA a également défendu Marc Filipson, soulignant qu’il «est clairement un patron exigeant mais ses remarques sont souvent parfaitement justifiées. Son franc-parler et sa personnalité exubérante l’amènent cependant parfois à ne pas utiliser toutes les formes requises, ce sur quoi il a conscience qu’il doit travailler», selon la réponse envoyée à Securex, que BX1 a pu consulter.

Contacté par le média bruxellois, M. Filipson a juste déclaré qu’il «n’y a jamais eu ni harcèlement moral ni sexuel chez Filigranes».