Le couvre-feu prolongé jusqu'au 1er mars en Wallonie

En accord avec les cinq gouverneurs des provinces wallonnes, le gouvernement régional a décidé de prolonger le couvre-feu de 22h00 à 6h00 du matin jusqu'au 1er mars, a-t-il annoncé jeudi. Une nouvelle prolongation «automatique» dénoncée par l'opposition régionale qui appelle à ce que les mesures prises par l'exécutif soient débattues au parlement.
par
sebastien.paulus
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Ce couvre-feu devait arriver à échéance le 15 février. Il avait été décidé une première fois le 23 octobre dernier - et même le 12 octobre dans le Brabant wallon et en province de Luxembourg - et devait initialement durer jusqu'au 19 novembre. Depuis, il a été prolongé à de multiples reprises malgré l'amélioration de la situation sanitaire.

Sans prendre position sur la pertinence de la mesure, «il n'est pas normal qu'une telle décision, fortement attentatoire à la liberté, soit annoncée dans un tweet», a déploré le chef de groupe du cdH au parlement wallon, François Desquesnes.

«Quand on était au coeur de l'épidémie, on pouvait comprendre que soient prises des mesures fortes, nécessaires et logiques. Mais aujourd'hui, la situation s'améliore - en octobre, la Belgique flirtait avec les 20.000 contaminations quotidiennes, dix fois plus qu'aujourd'hui, ndlr - et la vaccination progresse. Il faut qu'on nous explique la stratégie et les raisons pour lesquelles le gouvernement prolonge ce couvre-feu», a-t-il expliqué.

Débat autour de ces mesures

«Cette prolongation ne peut plus être automatique. Nous sommes demandeurs d'un débat au parlement et, tout comme au fédéral, d'un cadre législatif, raison pour laquelle nous déposerons, sans doute après la semaine de vacances, une proposition de décret d'urgence civile» qui permettrait de généraliser une série de mesures adoptées par le gouvernement régional dans le cadre de la lutte contre le coronavirus à toute crise civile qui pourrait survenir, sans passer par les pouvoirs spéciaux, a encore souligné le chef de file humaniste.

«Nous ne remettons pas en question le fait de prendre des mesures mais il faut en débattre de manière démocratique, au parlement», a de son côté répété le chef de groupe du PTB au parlement wallon, Germain Mugemangango, dont le parti s'était déjà opposé à l'octroi des pouvoirs spéciaux mettant de facto le parlement sur la touche. «Lors de cette crise, on a restreint la démocratie au lieu de l'élargir en considérant que ça irait mieux si les décisions n'étaient prises que par un petit groupe de personnes. Or, on a vu que ça ne fonctionne pas. Si on veut que les gens adhèrent aux mesures, on a besoin d'un débat et de davantage de démocratie», a-t-il enfin estimé.